Les autorités ont ordonné la fermeture des écoles à Téhéran et dans plusieurs villes d'Iran, dimanche, en raison d'une pollution atmosphérique. Les autorités sont régulièrement accusées d'immobilisme face à ce problème.
Depuis plusieurs jours, un épais nuage grisâtre enveloppe la capitale iranienne, oblitérant totalement les montagnes de l'Alborz qui la dominent. Samedi, le nuage de pollution était visible dans les vallées à plus de vingt kilomètres au nord de la ville, selon un correspondant de l'AFP.
Indépendamment des pics de pollution qui touchent leur ville en automne et pendant l'hiver, les habitants de Téhéran respirent un air insalubre au quotidien. «Nous sommes contraints de vivre dans ces conditions et de les tolérer», dit à l'AFP Irane, dentiste, qui, comme tant d'autres, est sortie dans la rue avec un masque.
La population «est responsable, surtout ces gens qui sortent avec leur voiture, avec un seul passager» (le conducteur), ajoute-t-elle, mais «les autorités aussi ne font pas correctement leur travail».
Inversion thermique
Tous les ans entre novembre et février, la pollution atmosphérique atteint des pics à Téhéran, agglomération située entre 1400 et 1800 mètres, en raison du phénomène dit d'«inversion thermique»: l'air froid en altitude empêche l'air chaud et pollué de se dégager.
Les principales causes de la pollution sont les véhicules lourds, les motocyclettes, les raffineries et les centrales thermiques, selon un rapport publié en 2018 par la Banque mondiale.
La décision de fermer les écoles de la capitale a été annoncée par le vice-gouverneur de la province de Téhéran, Mohammad Taghizadeh après que la pollution de l'air eut atteint un seuil «nocif pour les groupes (de personnes) vulnérables».
Les écoles, fermées dimanche dans toute la province de la capitale sauf deux cantons, le resteront lundi, troisième jour ouvré de la semaine, a indiqué M. Taghizadeh à la télévision d'Etat. Selon l'agence semi-officielle Isna, M. Taghizadeh a ajouté que les universités de la capitale n'assureraient aucun cours lundi.
Les autorités invitent les personnes âgées, les enfants et les personnes sujettes à des difficultés respiratoires à rester chez elles. La pratique d'activités sportives est également déconseillée.
Selon l'agence officiel Irna, les écoles sont également fermées dimanche dans la province d'Alborz, limitrophe de celle de Téhéran, ainsi que dans les villes de Qom et Arak, dans le centre de l'Iran.
30'000 décès
Selon les relevés de la municipalité, la concentration en particules fines (PM2,5) atteignait 145 microgrammes par mètre cube en moyenne sur 24 heures et pour la ville, et dépassait les 165 μg/m3 dans plusieurs quartiers de la capitale. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un taux inférieur à 25 μg/m3 en moyenne sur 24 heures.
Selon des chiffres officiels publiés dans la presse iranienne, la pollution de l'air provoque chaque année 30'000 décès en Iran.
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