Mariage, natalité... La France fait figure d'exception au sein de l'Union européenne

(AFP) – Une population importante, une fécondité toujours élevée, de nombreux enfants hors mariage: les caractéristiques de la démographie française font parfois figure d'exception au sein de l'Union européenne, comme l'indique une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) dévoilée lundi.

ETX Studio

17.12.2024, 10:38

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- Ralentissement démographique –

La France compte 68,4 millions d'habitants, soit «l'effectif le plus important (...) jamais connu», a indiqué à la presse Didier Breton, chercheur associé à l'Ined. C'est le deuxième pays le plus peuplé de l'Union européenne (UE), derrière l'Allemagne (83,4 millions d'habitants).

En 2023, la population française a progressé de 0,34%, soit à un rythme inférieur à la moyenne de l'UE (+0,37%).

La France fait partie des rares pays qui comptent plus de naissances que de décès, mais son solde migratoire, soit la différence entre le nombre d'émigrés et d'immigrés, est «relativement faible». Or, c'est l'accroissement migratoire qui permet principalement à la population européenne de croître.

- Des naissances en baisse –

En France, 2023 s'illustre par une chute de 6,6% du nombre de naissances, qui a atteint 678.000.

Ce recul est «avant tout la conséquence de la baisse de la fécondité», selon l'Ined. Le taux de fécondité s'est replié à 1,68 enfant par femme.

Toutefois, la France «fait toujours figure d'exception» au sein de l'UE avec un taux fort, bien qu'elle n'ait plus la fécondité la plus élevée des 27. Elle se classe deuxième, derrière la Bulgarie (1,81).

La fécondité de l'UE, qui était de 1,46 enfant par femme en 2022, devrait se rapprocher de 1,40 en 2023, son plus bas niveau historique.

- Taux élevé de recours à l'IVG –

En 2023, 242.000 IVG (interruptions volontaires de grosses) ont été pratiquées en France, un nombre en hausse pour la deuxième année consécutive (+4,0% après +7,8%). «On revient progressivement à la situation d'avant la crise sanitaire», note l'Ined.

La France est, avec la Suède, le pays de l'UE où le taux de recours à l'avortement est le plus élevé (plus de 15 IVG pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans). Elle se situe loin des 0,1 pour 1.000 en Pologne et des taux inférieurs à 7 pour 1.000 de 11 pays.

Les réglementations sur l'avortement varient fortement d'un pays à l'autre et les comparaisons tiennent compte uniquement des statistiques officielles alors que de nombreux avortement clandestins sont pratiqués dans les pays aux lois restrictives.

- De nombreux enfants hors mariage –

La France compte la plus importante proportion de naissances hors mariage (65,2% en 2022) de l'UE. En Europe, cette part dépasse 50% dans neuf pays en 2022, contre six en 2012, principalement au nord (Suède, Danemark) et à l'est (Bulgarie, Slovénie, Estonie).

À l'inverse, les naissances hors mariage représentent un tiers ou moins des naissances dans sept pays (Grèce, Chypre, Croatie, Hongrie, Lituanie, Pologne et Allemagne).

- Rebond des mariages post-Covid –

Les mariages se situent en France à leur plus haut niveau depuis 2012, avec 242.000 unions célébrées en 2023. Ce rebond a fait suite à une baisse quasi continue depuis 2000.

Dans l'UE, les taux de nuptialité (nombre de mariages annuel pour 1.000 habitants) restent relativement stables, compris entre 3 et 6 pour 1.000, avec une évolution similaire entre 2015 et 2022 dans la plupart des pays, marquée par une baisse sensible lors de la crise sanitaire suivie d'un rebond.

A noter, le taux de nuptialité augmente en Hongrie, qui connaît une évolution «à contre-courant» du reste de l'Europe, en raison d'une «politique d'encouragement au mariage», via «des mesures financières très incitatives».

- Espérance de vie élevée –

En 2023, l'espérance de vie en France est supérieure à celle de la moyenne de l'UE (79,7 ans contre 78,9 ans pour les hommes et 85,6 ans contre 84,2 ans pour les femmes).

Pour les femmes, le pays figure vers le haut du classement, à côté de l'Italie et derrière la Suisse (85,9 ans) et l'Espagne (86,7 ans). Pour les hommes, on observe une érosion de son positionnement depuis les années 2000. La France alors en tête du classement se retrouve désormais onzième, loin derrière la première marche, occupée par la Suisse (82,3 ans).