Justice Pour la défense, Pierre Maudet «a fauté, car il a menti»

Le procès de Pierre Maudet devant le Tribunal de police de Genève s'est poursuivi jeudi avec les plaidoiries de la défense. Le conseiller d'Etat est accusé d'acceptation d'un avantage pour son voyage à Abu Dhabi en 2015 et du financement d'un sondage.

Au début de cette quatrième journée d'audience, Marc Hassberger et Guillaume Vodoz, les avocats de Magid Khoury ont pris la parole. L'entrepreneur, actif dans l'immobilier, est poursuivi pour octroi d'un avantage pour avoir organisé le voyage, tous frais payés, du magistrat, de sa famille et de son ex-chef de cabinet et pour avoir payé un sondage à hauteur de 34'000 francs.

Pour Me Hassberger, M. Khoury a simplement voulu aider Genève en tentant d'obtenir une invitation officielle pour Pierre Maudet au Grand Prix de Formule 1. Il contacte son oncle à Abu Dhabi, sans garantie de sa part. «L'intervention de M. Khoury était nécessaire mais pas suffisante pour ce voyage», a souligné l'avocat, précisant qu'elle ne visait que le magistrat, pas les autres hôtes.

Par la suite, l'homme d'affaires n'a pas cherché à se rapprocher de M. Maudet ni à l'influencer, a relevé Me Hassberger, concluant à son acquittement. Un avis partagé par Me Vodoz par rapport au financement du sondage de 2017: «M. Khoury a toujours dit qu'il s'agissait de soutenir son action politique.» Un soutien comparable à celui du directeur de Manotel et qui a fait l'objet d'une ordonnance de classement partiel par le Ministère public.

«Le mensonge»

Yaël Hayat a ensuite ouvert les feux de la défense de Pierre Maudet. Selon l'avocate, il n'y aurait «peut-être pas eu d'affaire s'il n'y avait pas eu de mensonge.» Or ce mensonge ne date pas du voyage mais du moment où les médias ont commencé à s'y intéresser. Le conseiller d'Etat, connu pour sa «droiture, son intégrité», a alors choisi de protéger sa famille. Une faute qui le rend «plus humain».

Le Ministère public remet aussi en cause les liens d'amitié entre le magistrat et l'homme d'affaires Antoine Daher, prévenu d'octroi d'un avantage, a déploré Me Hayat. «C'est une amitié authentique, sans enjeux, sans intention malveillante», a-t-elle souligné. Les plaidoiries se poursuivent jeudi après-midi.