Thèse balayée Pour ses avocats, Pierre Maudet n'a pas accepté d'avantage

za, ats

14.10.2021 - 11:08

À Genève, le procès en appel de Pierre Maudet et de ses trois coaccusés s'est terminé jeudi matin avec la fin des plaidoiries des avocats de l'ex-conseiller d'Etat. La thèse de l'acceptation d'un avantage a été balayée.

Keystone-SDA, za, ats

Pierre Maudet et ses avocats Yaeel Hayat et Grégoire Mangeat, lors de leur arrivée au palais de justice pour la deuxième journée du procès de l'ancien conseiller d'Etat devant la Chambre pénale d'appel et de révision de Genève.
Pierre Maudet et ses avocats Yaeel Hayat et Grégoire Mangeat, lors de leur arrivée au palais de justice pour la deuxième journée du procès de l'ancien conseiller d'Etat devant la Chambre pénale d'appel et de révision de Genève.
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Comme l'a rappelé Me Fanny Margairaz, le Tribunal de police a retenu que M. Maudet avait accepté un avantage de l'entrepreneur qui a contacté son oncle aux Emirats arabes unis pour tenter de le faire inscrire sur la liste des invités officiels au Grand Prix de formule 1. Or cet homme n'a ni organisé ni financé le voyage à Abu Dhabi en 2015, il a seulement voulu contribuer au développement de Genève.

De son côté, le magistrat a toujours compris que ce séjour était payé par la couronne émiratie. «A aucun moment, il a envisagé un risque provenant de ses amis entrepreneurs genevois», a souligné l'avocate.

De plus, comme il n'avait aucun dossier en lien avec l'homme d'affaires sur son bureau, tout risque d'influence sur son activité professionnelle est exclu. Or le jugement de première instance considère que le fait qu'il soit conseiller d'Etat suffit pour qu'il ait une influence sur tout l'exécutif, sans pour autant citer une occurrence où il aurait pu prendre une décision en lien avec l'entrepreneur.

Me Margairaz a plaidé l'acquittement concernant le voyage. Elle a aussi demandé à la Chambre d'appel et de révision de confirmer l'acquittement en lien avec un sondage politique en 2017, contesté en appel par le Ministère public.

Voyage politique

A la fin de l'audience, les prévenus ont renoncé à prendre la parole, sauf Pierre Maudet. «C'est génétique chez un politicien», s'est-il défendu. Il a fait part de son espoir que la Cour ait une meilleure compréhension «des intérêts que j'ai voulu servir» et qu'elle porte un «regard détaché sur l'homme que je suis, qui ne se considère pas au-dessus des lois, mais pas en dessous.»

L'ex-conseiller d'Etat a formulé le souhait d'en finir avec ce voyage sur le plan judiciaire. «Quant au voyage politique, il ne s'arrêtera pas au prétoire», a-t-il conclu. Le jugement sera envoyé aux parties, qui ont renoncé à une lecture publique.