Prison de Condé-sur-SartheLe preneur d'otages relâche l'une de ses victimes
ATS
5.10.2021 - 14:19
Nouvelle prise d'otages à la prison de haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe (Orne): un détenu condamné pour viol et tentative de meurtre à perpétuité a agressé et retenu en otages mardi deux surveillants, dont une femme. Il a relâché celle-ci à la mi-journée.
05.10.2021, 14:19
ATS
Le surveillant encore retenu a été blessé à l'oeil droit, selon le ministère de la Justice. La prise d'otage a commencé à 10h15. La surveillante a été libérée en milieu de journée, a précisé le ministère de la Justice à l'AFP. Elle n'a pas été blessée, a-t-il précisé.
Des négociations ont été engagées par le personnel pénitentiaire avec le détenu, tandis que les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) de Rennes se sont rendues sur place, selon le ministère. Une cellule de crise a immédiatement été ouverte, selon la même source.
Selon une journaliste de l'AFP présente sur les lieux, les médias étaient tenus à bonne distance de la prison, à environ deux kilomètres.
Plusieurs incidents graves
Selon une source syndicale et une source policière, le preneur d'otages est un homme condamné dans des affaires de viols, tentative de meurtre, vols, trafic de stupéfiants, outrages ou dégradations.
En septembre 2017, une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour viol, tentative de viol et tentative de meurtre sur deux jeunes femmes en 2013 avait été confirmée alors qu'il était en semi-liberté. Suivant les réquisitions de l'avocat général, la cour d'assises avait fait passer la peine de sûreté de 18 à 22 ans.
Le centre pénitentiaire de haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe a connu plusieurs incidents graves alors qu'elle est l'une des plus récentes et modernes de France, ouverte en janvier 2013.
En mars 2019, un détenu avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique. L'assaillant, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était ensuite retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale (UVF) de l'établissement.
Après des tentatives de négociations, les forces d'élite de la police avaient lancé l'assaut, blessant l'assaillant et tuant sa compagne. Le procureur de la République de Paris Rémy Heitz avait expliqué que le détenu avait affirmé vouloir «venger» Chérif Chekatt, l'auteur de l'attaque djihadiste du marché de Noël de Strasbourg, abattu en décembre 2018 par les forces de l'ordre après avoir tué cinq personnes.
Mouvement de mobilisation
Cette agression avait provoqué un mouvement de mobilisation dans les prisons françaises et conduit la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) à renforcer les mesures de sécurité dans l'établissement.
Trois mois plus tard, en juin 2019, deux personnels pénitentiaires avaient été pris en otage. Les deux surveillants étaient sortis sains et saufs.
Depuis son ouverture, plusieurs agressions, rébellions ou prises d'otage ont eu lieu dans l'enceinte de cette prison, accueillant des détenus réputés «difficiles» ou ayant déjà commis des violences en milieu carcéral, et souvent présenté comme l'établissement «jumeau» de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
Le centre pénitentiaire, d'une capacité de 249 places, est structurée en deux parties: une maison centrale (195 places) placée sous haute surveillance et un quartier nouveau concept bâti en dehors du mur d'enceinte (45 places), selon l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (Apij).