FranceProcès d'un directeur d'école soupçonné d'abus sur des enfants
ATS
25.3.2021 - 20:07
25.03.2021, 20:07
25.03.2021, 20:27
Un ancien directeur d'école de Haute-Savoie a été jeudi de nouveau confronté en appel à Chambéry aux témoignages de 19 enfants qui l'ont accusé en 2016 d'agressions et exhibitions sexuelles. Il avait été relaxé en première instance.
Comme lors du premier procès, le parquet général a réclamé jeudi une peine de cinq ans d'emprisonnement, dont trois avec sursis. L'enseignant, dont le procès s'est ouvert mercredi, conteste depuis le premier jour les faits qui auraient concerné 19 élèves de petite-section entre septembre 2015 et novembre 2016 dans une école maternelle de Cornier, petite commune de 1200 habitants située non loin d'Annemasse et de la frontière genevoise.
Il avait été placé en garde à vue après la plainte d'un parent, puis mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en novembre 2016. Lors de son premier procès, il avait été relaxé faute «d'éléments permettant d'emporter la conviction du tribunal», qui avait relevé des «dysfonctionnements dans les interrogatoires» des enfants entendus.
Devant la cour d'appel de Chambéry, «maître Bruno», 53 ans, suspendu depuis le début de l'affaire, clame encore son innocence. «On n'est plus dans la pollution, on est dans l'intoxication et ça me désole complètement», assure-t-il au président.
Massages
«Mettre de fausses images d'abus sexuels dans la tête de mon fils, mais quel intérêt j'aurais eu ?», rétorque à la barre une mère de famille partie civile.
Derrière elle, presque tous les parents des élèves concernés occupent la salle d'audience, contraints d'écouter une nouvelle fois les interrogatoires de leurs enfants concernant des massages qui seraient souvent survenus dans la salle de motricité de l'école.
L'affaire a éclaté lorsqu'une petite fille a demandé à sa mère de lui masser les fesses «comme Bruno», ce qui avait entraîné un signalement, puis d'autres témoignages d'élèves de la même classe, ensuite entendus par la gendarmerie.
«Moyens de pression»
L'accusation repose en grande partie sur ces auditions, pointées du doigt dans le jugement de première instance, qui avait alors évoqué «une pratique inadaptée» de la part de l'enquêtrice, ses «moyens de pression» et «questions fermées».
Seul expert-psychiatre entendu, Luis Alvarez, proche de l'association Innocence en danger partie civile au procès, a examiné trois des enfants concernés, longtemps après les faits. Il affirme avoir «rarement vu des enfants avec un syndrome de stress post-traumatique aussi complet». En réponse, la défense le qualifie de «pompier pyromane».