Procès Zepeda L'accusé reconnait sa présence dans la résidence

ATS

6.12.2023 - 14:19

«Je suis rentré dans cette résidence pour frapper à la porte de Narumi» Kurosaki: accusé de l'assassinat de cette étudiante japonaise en décembre 2016, Nicolas Zepeda a reconnu mercredi pour la première fois, sept ans après, sa présence dans le bâtiment, à Besançon, où vivait l'étudiante japonaise.

Le Chilien Nicolas Zepeda, (à droite)  a reconnu qu'il est essentiellement venu en France pour rencontrer la victime (archives).
Le Chilien Nicolas Zepeda, (à droite) a reconnu qu'il est essentiellement venu en France pour rencontrer la victime (archives).
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Keystone-SDA

«Ça faisait un jour ou deux que j'étais à Besançon. Je suis allé frapper à la porte de Narumi pour voir si on pouvait aller boire un café», a déclaré Nicolas Zepeda en français, debout dans son box, veste polaire noire sur une chemise à carreaux.

La salle des assises du tribunal de Vesoul se fige. Depuis sept ans que Narumi Kurosaki a disparu, et que les soupçons se portent sur lui, jamais il n'avait reconnu s'être rendu jusqu'à la chambre de son ex-petite amie.

«Dans quelle optique?», reprend le président de la cour, François Arnaud. «Je voulais que les choses soient en bon ordre», explique l'accusé. Au moment de la rupture, «on avait parlé d'une suite plus constructive, de renouer une amitié, je voulais une réponse à cette interrogation».

«Pourquoi avoir omis de donner cette information?», poursuit le magistrat. «J'avais un peu honte de vouloir réessayer» de maintenir un lien avec la jeune femme, concède le Chilien de 32 ans. «Aujourd'hui, je n'ai plus peur, je suis là pour vous laisser tout sur la table. Si jamais j'ai menti, si jamais j'ai omis, je vous le dirai», poursuit-il dans un français très fluide.

Procès jusqu'au 22 décembre

Pour en arriver là, il a fallu l'insistance de Renaud Portejoie, l'avocat de l'accusé, qui contre toute attente, bouscule son client. Une ancienne étudiante, qui logeait à l'époque dans la même résidence que Narumi Kurosaki, venait de témoigner.

Elle affirme avoir vu Nicolas Zepeda dans la cuisine commune, au quatrième étage de la résidence, un jour de décembre 2016, quelques jours avant la disparition de l'étudiante japonaise.

«Vous entendez (la témoin), qui n'est pas là pour régler des comptes. Elle a eu de la peine pour vous», attaque Renaud Portejoie, s'adressant à son client. «Manifestement elle ne ment pas, je vous le dis comme je le pense. Est-ce que vous êtes bien sûr que vous n'avez pas pénétré au quatrième étage?».

Accablé, Nicolas Zepeda cède. «Quand vous êtes venu en France, le but était-il de rencontrer Narumi Kurosaki?», insiste l'avocat. «Essentiellement, c'était pour rencontrer Narumi»! Jusque-là, le Chilien avait toujours soutenu qu'il s'était rendu en Europe depuis le Chili pour assister à un congrès en Suisse.

«Depuis sept ans, Monsieur Zepeda a nié farouchement être rentré dans le bâtiment et être venu en Europe pour rencontrer Narumi Kurosaki. Ce sont deux évolutions majeures de ses dépositions», savoure l'avocat général, Etienne Manteaux, qui demande que ces déclarations soient dressées sur procès-verbal.

Le procès doit se tenir jusqu'au 22 décembre. Nicolas Zepeda, qui nie toute responsabilité dans la disparition de Narumi Kurosaki, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.