Propos sur PétainLa relaxe de Zemmour annulée par la Cour de cassation
ATS
5.9.2023 - 16:02
La Cour de cassation a annulé mardi la relaxe d'Éric Zemmour et ordonné un nouveau procès de l'homme politique pour «contestation de crime contre l'humanité». Zemmour avait soutenu en 2019 que le maréchal Pétain avait «sauvé» des juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale.
Keystone-SDA
05.09.2023, 16:02
ATS
Dans cette affaire, Éric Zemmour avait été relaxé par le tribunal de Paris en 2021 puis par la cour d'appel en 2022. La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire s'est prononcée sur les pourvois formés par cinq associations parties civiles et par le parquet général.
En cause, des propos tenus le 14 octobre 2019, lors d'un débat dans l'émission «Face à l'info» dont il était le chroniqueur vedette sur CNews, avec Bernard-Henri Lévy.
«Un jour (...) vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les juifs français. C'est une monstruosité, c'est du révisionnisme», s'était indigné BHL. «C'est encore une fois le réel, je suis désolé», lui avait répondu M. Zemmour.
Délit possible
Dans ses motivations de relaxe le 12 mai 2022, la cour d'appel de Paris avait estimé que, si les propos «peuvent heurter les familles de déportés», ils «n'ont pas pour objet de contester ou de minorer, fût-ce de façon marginale, le nombre des victimes de la déportation ou la politique d'extermination dans les camps de concentration».
La cour d'appel avait rappelé que Philippe Pétain, chef du gouvernement du régime de Vichy, n'avait pas été condamné «pour un ou plusieurs crimes contre l'humanité» lors de son procès à la Libération, mais pour «attentat contre la sûreté intérieure de l'État» et «intelligence avec l'ennemi».
Mardi, la Cour de cassation juge au contraire que «les propos reprochés peuvent constituer un délit même s'ils portent sur une personnalité qui n'a pas été condamnée pour crime contre l'humanité», selon un communiqué de la haute juridiction.
Elle ajoute que «la cour d'appel aurait dû considérer qu'en affirmant 'c'est encore une fois le réel', l'homme politique a repris à son compte les propos» et que, si ces derniers «faisaient écho à des écrits plus mesurés précédemment publiés (...) dans un de ses livres, la cour d'appel aurait dû en faire une meilleure démonstration».