Afrique du Sud Ramaphosa réfute les critiques à son égard

ATS

21.7.2019 - 22:18

Le président Cyril Ramaphosa réplique à un rapport qui rappelle l'affaire d'une donation suspecte pour sa campagne électorale.
Le président Cyril Ramaphosa réplique à un rapport qui rappelle l'affaire d'une donation suspecte pour sa campagne électorale.
Source: KEYSTONE/AP/JEROME DELAY

Le président Cyril Ramaphosa a dénoncé dimanche comme «irrévocablement biaisé» le rapport de la médiatrice de la République sud-africaine. Selon ce document, il aurait délibérément trompé le Parlement. Il a promis une action en justice.

Tout en reconnaissant que les accusations portées contre lui étaient «graves», le président a estimé que les conclusions du rapport «n'étaient pas conformes à la loi» et que certaines «excédaient l'étendue des pouvoirs» de la médiatrice. «Il convient donc qu'un tribunal se détermine de manière définitive et impartiale sur ce sujet», a-t-il estimé.

Selon Busisiwe Mkhwebane, une juriste chargée de contrôler les agissements de l'exécutif, le président, qui a promis à maintes reprises d'éradiquer la corruption dans son pays, a trompé le Parlement de façon «délibérée». Elle s'appuie notamment sur une donation lors de sa campagne.

Mal informé

Le président avait été interpellé par l'opposition sur une somme de 500'000 rands (environ 35'000 francs) faite par un groupe industriel. Il avait affirmé que l'argent versé était un paiement à son fils Andile pour un travail de consultant pour l'entreprise de services Bosasa, impliquée dans de nombreux contrats publics suspects.

Il a depuis reconnu qu'il s'agissait d'une donation à sa campagne pour la présidence de son parti, le Congrès national africain (ANC), une bataille intense qui lui a permis de vaincre le candidat choisi par l'ancien président Jacob Zuma. M. Ramaphosa avait plaidé la bonne foi, assurant qu'il ne disposait pas des bonnes informations.

Il a promis de rembourser les fonds de campagne. Au pouvoir depuis février 2018 et réélu en mai, M. Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille dans un pays marqué par les scandales de la présidence de son prédécesseur, Jacob Zuma.

Confiante

Dans un communiqué, la médiatrice s'est dite «confiante dans le fait que ses conclusions soient conformes aux faits et à la loi, le résultat d'un processus impartial et indépendant». Dans son rapport, elle souligne que «même si le président Ramaphosa a justifié son erreur en affirmant avoir reçu des informations incomplètes ou erronées, il a bien trompé le Parlement».

Mme Mkhwebane ajoute que la façon dont les fonds ont été déplacés d'un compte à l'autre avant de finir sur celui de la campagne de M. Ramaphosa exacerbe les soupçons de blanchiment d'argent.

La médiatrice a été critiquée pour son implication présumée dans la guerre interne à l'ANC, le parti de Nelson Mandela, profondément divisé entre partisans de l'ex-président Zuma et soutiens de son successeur Ramaphosa.

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