L'armée birmane est coupable de «crimes de guerre», d'«exécutions extra-judiciaires» et de «tortures» à l'encontre d'une faction armée rebelle de l'Etat Rakhine dans l'ouest de la Birmanie. Ces accusations ont été émises mercredi par Amnesty international.
La région, théâtre du drame rohingya, connaît depuis plusieurs mois une recrudescence des combats entre les militaires birmans et les rebelles de l'Armée d'Arakan (AA), qui lutte pour obtenir plus d'autonomie en faveur de la population bouddhiste (dite rakhine ou arakanaise).
Amnesty a déclaré dans un rapport disposer de «nouvelles preuves» montrant que l'armée birmane est actuellement coupable de «crimes de guerre et d'autres violations des droits humains» contre l'ethnie rakhine. L'organisation humanitaire énumère dans ce rapport des cas d'«exécutions extra-judiciaires», d'«arrestations arbitraires», de «tortures» et de «disparitions forcées».
L'armée dément
Des allégations démenties par l'armée. Les opérations militaires visent «à éliminer les terroristes» et sont menées «en évitant de faire du mal aux populations civiles», a assuré le porte-parole de l'armée, le brigadier général Zaw Min Tun, ajoutant qu'ils «avaient pris soin de ne commettre aucun crime de guerre».
Le document d'Amnesty est basé sur plusieurs dizaines de témoignages de différents groupes ethniques, des photographies, des vidéos et des images satellite. Il évoque sept attaques de l'armée à l'encontre de l'ethnie rakhine au cours desquelles quatorze civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés.
L'armée «terrorise les civils», a déploré Nicholas Bequelin, directeur d'Amnesty pour l'Asie du Sud-Est. L'ONG accuse le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi de «garder le silence» sur ces exactions et de bloquer l'acheminement de médicaments et de nourriture ainsi que l'accès des organisations humanitaires à la région. Sollicité, le porte-parole du gouvernement ne pouvait être joint dans l'immédiat.
Rebelles aussi mis en cause
Amnesty relève toutefois que même si la majorité des violences sont le fait des militaires, les rebelles de l'AA ont également «commis des abus contre les civils» en envoyant notamment à des responsables et des hommes d'affaires locaux des courriers contenant des balles.
L'Etat Rakhine est le théâtre du drame rohingya. Les violences de l'armée birmane et de milices bouddhistes contre ces musulmans, qualifiées de «génocide» par les enquêteurs de l'ONU, ont poussé depuis août 2017 plus de 740'000 d'entre eux à fuir vers le Bangladesh.
Mandat d'arrêt contre un moine
Un mandat d'arrêt pour incitation à la haine a été émis à cet égard mercredi par les autorités birmanes à l'encontre du moine ultra-nationaliste Wirathu, «visage de la terreur bouddhiste» anti-musulmane.
Interrogé par le journal en ligne Irrawady, Wirathu, qui vit la plupart du temps dans son monastère de Mandalay dans le centre du pays, a indiqué que la police n'était pas encore venue le chercher. «S'ils veulent m'arrêter, ils peuvent le faire», a-t-il déclaré selon ce média.
Wirathu avait été condamné en 2003 à 25 ans de prison pour avoir prêché l'extrémisme et distribué des livres interdits. Il avait été libéré en 2012 aux côtés de plusieurs milliers de prisonniers politiques, profitant de l'ouverture politique du pays après la dissolution de la junte un an plus tôt.
Rapporteuse de l'ONU traitée de «putain»
Des civils bouddhistes nationalistes sont accusés d'avoir participé aux côtés de l'armée birmane aux exactions à l'encontre des Rohingyas.
La haine des musulmans est attisée depuis des années par Wirathu, figure la plus connue du mouvement MaBatha, qui se voit comme une vigie contre la menace présumée d'une islamisation de ce pays, majoritairement bouddhiste et qui compte moins de 5% de musulmans.
Lors d'une manifestation en 2015 à Rangoun contre la visite en Birmanie de la rapporteuse spéciale de l'ONU Yanghee Lee, le moine l'avait traitée de «putain» dans un discours largement partagé sur les réseaux sociaux.
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