Venezuela Réunion pour dénouer la crise du Venezuela

ATS

28.1.2019 - 22:35

Une réunion de crise se tiendra à Ottawa le 4 février sur le Venezuela. Ici, un marché à Caracas.
Une réunion de crise se tiendra à Ottawa le 4 février sur le Venezuela. Ici, un marché à Caracas.
Source: KEYSTONE/AP/RODRIGO ABD

La crise politique au Venezuela mobilisait lundi la communauté internationale. Plusieurs pays ont déposé des offres de dialogue à l'ONU tandis que des réunions diplomatiques y seront consacrées dans les prochains jours.

La tension est montée dans le pays sud-américain depuis la décision mercredi dernier du chef du Parlement Juan Guaido, 35 ans, de s'autoproclamer président, au grand dam du socialiste Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013.

Et le risque de troubles civils est élevé alors que les manifestations d'opposants se sont soldées par au moins 35 décès et 850 arrestations en une semaine, selon plusieurs ONG. Le pape François a dit redouter un «bain de sang».

Réunion à Ottawa

Pour «discuter des mesures que nous devons prendre pour soutenir Juan Guaido et le peuple vénézuélien», le Canada accueillera lundi prochain à Ottawa une réunion d'urgence du Groupe de Lima, qu'il forme avec une dizaine de pays d'Amérique latine, a annoncé sa ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

«Il y a de lourds défis en matière de sécurité, d'aide humanitaire et d'immigration», a-t-elle souligné.

Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de l'UE se pencheront sur cette crise lors d'une réunion informelle jeudi et vendredi à Bucarest, a indiqué le chef de la diplomatie roumaine Teodor Melescanu, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

Enfin, des représentants du Mexique et de l'Uruguay remettront lundi au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, leurs offres de dialogue, a annoncé le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza.

Au centre de l'échiquier

Le pays pétrolier, ruiné après avoir été le plus riche d'Amérique latine, est au centre de l'échiquier diplomatique international: du côté de Guaido se rangent notamment les Etats-Unis, une grande partie de l'Europe et de l'Amérique latine, tandis que Maduro est soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba.

Dans cet équilibre de forces, Juan Guaido a fait un pas de plus lundi en annonçant prendre le contrôle des actifs du Venezuela à l'étranger, pour éviter que le président Maduro ne les dilapide s'il quitte le pouvoir.

«Nous commençons la prise de contrôle progressive et ordonnée des actifs de notre République à l'étranger, pour empêcher qu'au moment de sa sortie (...) l'usurpateur et sa bande cherchent à +gratter les fonds de tiroir+», a-t-il affirmé.

L'opposant appelle à défiler à nouveau mercredi, «pour exiger des forces armées qu'elles se mettent du côté du peuple», puis samedi, «pour accompagner le soutien de l'Union européenne et l'ultimatum».

Six pays européens (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Pays-Bas) ont donné à Nicolas Maduro jusqu'à dimanche pour convoquer des élections, faute de quoi ils reconnaîtront Juan Guaido comme président. L'Union européenne quant à elle «prendra des mesures» si des élections ne sont pas convoquées «dans les prochains jours».

Sanctions américaines

Lundi, Washington a appelé l'armée à accepter un «transfert pacifique» du pouvoir, tout en infligeant de nouvelles sanctions au groupe pétrolier vénézuélien PDVSA.

Si la liste des soutiens internationaux de M. Guaido ne cesse de s'allonger, Caracas garde des amis à l'étranger, dont la Chine, la Russie et l'Iran, «unis plus pour contrer les intérêts des États-Unis qu'en raison d'un quelconque sympathie envers Maduro», estime Paul Hare, de l'Université de Boston.

Mais cette crise risque d'affecter «l'équilibre du marché» pétrolier, a averti le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Falih, car le pays dispose des plus grandes réserves de brut au monde, même si sa production a chuté.

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