Rixe mortelle en Isère Rixe mortelle en Isère: 15 ans de réclusion pour les deux frères

ATS

2.7.2021 - 20:11

Deux jeunes frères ont été condamnés vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Isère. Ils ont involontairement tué Adrien Perez à la sortie d'une boîte de nuit en 2018 près de Grenoble.

France voisine
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Keystone-SDA

A l'issue de près de 10 heures de délibéré, la cour et le jury n'ont pas jugé les deux frères de 22 et 23 coupables d'homicide volontaire, mais de coups mortels aggravés. L'avocat général Jacques Dallest, qui avait demandé 20 ans de réclusion pour «ce meurtre sauvage, gratuit, stupide», n'a donc été que partiellement suivi dans ses réquisitions.

La mort d'Adrien Perez, tué par un coup de couteau au thorax lors de cette rixe, avait provoqué à l'été 2018 une vive émotion en Isère et au-delà. Ses parents, partie civile au procès, avaient écrit au président Emmanuel Macron pour dire leur «révolte» contre la «violence aveugle et endémique» qui rongeait, d'après eux, la jeunesse en France.

«Scène de guerre»

L'audience, débutée le 21 juin, a mis en évidence ce que l'accusation a décrit comme une «scène de guerre», captée par une caméra et projetée des dizaines de fois dans la salle des assises. Cette rixe avait suivi une «altercation stupide» – dixit l'avocat général- entre un ami d'Adrien Perez et l'un des deux frères à propos d'une fille, qui avait laissé ce dernier «humilié».

Le cadet, avait alors poursuivi un groupe devant la discothèque avant de déclencher la rixe qui dure 40 secondes.

Dans ce «moment de sauvagerie pure», Jacques Dallest est convaincu d'une chose: Les deux frères «portaient tous les deux un objet tranchant dont ils se sont servis pendant la bagarre,» touchant mortellement Adrien Perez et blessant grièvement l'un de ses amis.

Une lecture rejetée par la défense du cadet: «Le coup mortel n'était pas le sien» car il n'avait pas de lame, a plaidé jeudi Me Julien Charle, s'employant, aux côtés de sa consoeur Léa Forest, à démonter point par point les charges portées par l'accusation. Pour eux, l'intention de tuer n'était pas présente, et la cour d'assises les a suivis.

Un ami des frères intervenu brièvement dans la bagarre a également été condamné à deux ans de prison avec sursis pour violences volontaires aggravées.