France voisineRixe mortelle en Isère: deux jeunes frères aux assises
ATS
21.6.2021 - 21:42
Deux jeunes frères affables, à l'adolescence décousue, ont comparu lundi à Grenoble pour le premier jour de leur procès aux assises. Ils sont accusés d'un meurtre lors d'une rixe en sortie de discothèque qui avait vivement ému.
Keystone-SDA
21.06.2021, 21:42
21.06.2021, 21:43
ATS
Le 29 juillet 2018 au petit matin, Adrien Perez, chargé d'affaires de 26 ans, était tué par plusieurs coups de couteau devant l'établissement de nuit Le Phoenix, à Meylan, près de Grenoble.
Dans le box des accusés pour deux semaines d'audience, deux frères de 22 et 23 ans, au casier judiciaire vierge et aux visages fins, presque enfantins.
Pas l'intention de tuer
«Je reconnais avoir donné les coups qui ont causé la mort d'Adrien Perez», a déclaré en début d'audience Younes El Habib, polo blanc et cheveux courts, assurant n'avoir «aucunement l'intention» de le tuer. «Je suis le seul responsable, mon frère n'a pas à payer pour mes erreurs», a-t-il lancé à la cour d'assises de l'Isère.
Yanis El Habib, son cadet, a lui brièvement reconnu s'être «battu avec plusieurs personnes de ce groupe». Les deux frères sont poursuivis pour le meurtre d'Adrien Perez et tentative de meurtre d'un ami, gravement blessé.
«Un coeur en or»
Lundi après-midi pourtant, les deux frères sont apparus, au fil des premiers témoignages sur leur personnalité, comme «matures», «sensibles», de très bons éléments de leur équipe de foot. Younes, qui reconnaît les coups mortels, «a un coeur en or», dit de lui une enseignante à la barre.
Sur les bancs des parties civiles, le père de la victime, tuée d'un coup de couteau au coeur, ne sait pas où poser son regard. Un point d'accroche se fait jour: le contexte familial, un père violent, qui apprend à ses enfants à rendre les coups, un quartier difficile.
Younes fugue, puis s'échappe du foyer familial peu avant sa majorité. Quelques mois avant le crime, sa tante lui conseille de s'équiper d'un couteau à la suite de l'agression de son cousin. Pourtant, il se rend tous les week-ends au Phoenix, où «tout s'est toujours bien passé». Jusqu'au 19 juillet 2018.
«Accident»
Un ami des deux frères, Liam Djadouri, 23 ans, comparaît également, libre sous contrôle judiciaire, pour avoir participé à la rixe, ce qu'il conteste.
Décrit par des témoins comme «sérieux, mature et réfléchi» et peu versé au conflit, il parle du meurtre d'Adrien Perez comme d'un «accident».
Mardi doit être examinée la personnalité de Yanis, «énormément impulsif», a dit de lui son frère aîné. Le verdict est attendu vendredi 2 juillet.