Russie La journaliste Ovsiannikova sur la liste des personnes recherchées

AFP

3.10.2022 - 16:31

La journaliste Marina Ovsiannikova a été placée sur la liste des personnes recherchées en Russie, selon une notice consultée lundi par l'AFP concernant cette voix critique du conflit en Ukraine, connue pour avoir brandi une pancarte pacifiste à la télévision.

Le site du ministère russe de l'Intérieur indique que Mme Ovsiannikova, 44 ans, est recherchée dans le cadre d'une affaire pénale, sans plus de précisions. 

Inculpée en août pour «diffusion de fausses informations» sur l'armée russe -- un crime passible de 10 ans de prison -- elle avait été assignée à résidence par un tribunal de Moscou et avait l'interdiction d'utiliser tout moyen de communication.

Son assignation à résidence courait jusqu'au 9 octobre prochain avant une probable prolongation, dans l'attente de son procès.

Contacté par l'AFP, son avocat, Dmitri Zakhvatov, a confirmé qu'elle était recherchée car «elle ne se trouve pas à l'endroit où elle devait être jusqu'au 9 octobre». Il n'a toutefois pas donné plus d'informations sur sa localisation actuelle, en Russie ou à l'étranger.

Le 21 septembre, date de l'annonce d'une mobilisation militaire «partielle» en Russie, les soutiens de Marina Ovsiannikova avaient diffusé un message sur ses réseaux sociaux. Elle disait être allée à une audience, dans le cadre des poursuites la visant, avec une pancarte disant «NON A LA MOBILISATION».

Répression

Mi-mars, quelques jours après le déclenchement de l'offensive en Ukraine, Marina Ovsiannikova avait interrompu le journal télévisé du soir de la grande chaîne russe Pervy Kanal, où elle travaillait comme journaliste depuis près de 20 ans.

Elle avait agité en plein direct une pancarte appelant à la fin des combats et les Russes à «ne pas croire la propagande». Pour ce geste, elle avait été brièvement interpellée et avait écopé d'une amende. Elle avait ensuite quitté le pays pour travailler pour le média allemand Die Welt.

En juillet, elle était rentrée en Russie pour essayer de conserver la garde de ses deux enfants mineurs, que son ex-mari, vivant toujours en Russie, essayait de lui prendre.

Malgré les risques, elle avait continué à critiquer depuis Moscou le pouvoir et l'offensive, avant d'être à nouveau arrêtée et inculpée pour «diffusion de fausses informations» sur l'armée.

Depuis l'offensive en Ukraine, les autorités russes répriment toute dénonciation du conflit à coups de milliers d'amendes, mais aussi d'affaires pénales passibles de très lourdes peines de prison.