Sécheresse Les fermiers irakiens confrontés à des restrictions en eau

ATS

26.11.2023 - 11:48

En Irak frappé par la sécheresse, 60% des agriculteurs de plusieurs provinces ont réduit les surfaces cultivées ou les quantités d'eau utilisées, selon un sondage publié dimanche par une ONG. Celle-ci encourage à une meilleure gouvernance des ressources hydriques.

Avec des températures en hausse, l'Irak vient de traverser quatre années de sécheresse.
Avec des températures en hausse, l'Irak vient de traverser quatre années de sécheresse.
ATS

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) reconnaît toutefois que les revenus de certains agriculteurs ont sensiblement augmenté en 2023 par rapport à 2022, grâce notamment à des précipitations «plus élevées que les estimations» initiales, ayant amélioré le niveau des récoltes.

L'étude de NRC a été réalisée en juillet et en août dans quatre provinces, à partir du résultat des récoltes et l'impact de la sécheresse sur les foyers, en interrogeant 1079 personnes, dont 40% sont des femmes et 94% des habitants de zones rurales.

Dépenses alimentaires réduites

En 2023, «l'accès à l'eau» a continué «d'affecter la production agricole», selon le sondage: «60% des interrogés ont assuré avoir réduit les surfaces cultivées ou les quantités d'eau utilisées en raison de l'extrême sécheresse», dans des provinces du Nord (Ninive, Kirkouk, Salaheddine) ou de l'Ouest (Al-Anbar).

«Parmi les sondés dans les communautés agricoles de Ninive et de Kirkouk, quatre personnes sur cinq ont dû réduire leurs dépenses alimentaires au cours des 12 derniers mois», souligne l'organisation humanitaire.

Quatre ans de sécheresse

L'étude est publiée quelques jours avant la Conférence de l'ONU sur le climat (COP 28), organisée du 30 novembre au 12 décembre aux Emirats arabes Unis.

Avec des températures en hausse, l'Irak vient de traverser quatre années de sécheresse. Le gouvernement fustige les barrages construits en amont par les grands voisins, la Turquie et l'Iran, qui ont drastiquement réduit le débit du Tigre et de l'Euphrate, les deux fleuves débouchant en Irak.

Changer les méthodes d'irrigation

Mais NRC pointe aussi du doigt «la gouvernance des ressources hydriques» en territoire irakien et «des pratiques d'irrigation utilisant de manière inefficace» des réserves en eau en diminution constante.

«Près de 70% des agriculteurs interrogés disent avoir recours à l'irrigation par inondation», reconnaît l'organisation. Une méthode «largement considérée comme la plus gourmande en eau», peu adaptée «aux zones exposées à des sécheresses saisonnières.»

Ebauche de solution: NRC préconise d'améliorer les capacités «de surveillance, de régulation et de distribution des ressources en eau».

Car «l'ampleur et la rapidité des impacts du changement climatique en Irak nécessitent une action urgente de mitigation et d'adaptation» met en garde Anthony Zielicki, directeur pays par intérim pour NRC en Irak.