Rapport à l'information Les bonnes nouvelles: un remède pour notre santé mentale

Relax

21.6.2023 - 18:31

A moins de se concentrer sur des médias exclusivement positifs, les mauvaises nouvelles rythment depuis bien longtemps notre quotidien. Chose qui n'est pas sans impact sur la santé mentale. Et pourtant il suffirait de quelques bonnes nouvelles par jour pour amoindrir les effets néfastes des informations négatives, comme le révèle une étude scientifique. Ces quelques actualités positives permettraient même de croire plus facilement en la bonté humaine.

Les informations positives pourraient permettre au quotidien d'atténuer les effets néfastes des mauvaises nouvelles, même les pires, sur la santé mentale.
Les informations positives pourraient permettre au quotidien d'atténuer les effets néfastes des mauvaises nouvelles, même les pires, sur la santé mentale.
simonkr / Getty Images

Faits divers, conflits armés, attentats terroristes, pandémie mondiale: le flux d'informations absorbées au quotidien est-il devenu trop anxiogène? Oui, diront ceux qui ont pris le parti de se couper des médias pour préserver leur santé mentale. Non, clameront les adeptes des chaînes d'information en continu où, comme sur nombre d'autres médias, quels qu'ils soient, les mauvaises nouvelles ont depuis longtemps supplanté les bonnes. Alors que de nombreuses études ont déjà fait état de l'impact de ces informations négatives sur le bien-être des populations, de récentes recherches suggèrent que les récits relatant des actes positifs, tout comme les informations dites 'légères', permettraient d'atténuer les effets négatifs des mauvaises nouvelles.

Atténuer l'impact des mauvaises nouvelles

Cette étude a été réalisée à l'initiative de chercheuses œuvrant pour les départements de psychologie des universités d'Essex et de Sussex, au Royaume-Uni. Publiés dans la revue Plos One, leurs travaux se basent sur les données et déclarations de 1.806 personnes en Grande-Bretagne et en Amérique. Lesquelles ont été divisées en cinq groupes soumis à des reportages, images, et récits d'actualité: 'immoralité' avec des informations uniquement négatives, 'bienveillance' avec des récits relatant des actes altruistes, 'divertissement' avec des informations drôles ou légères, 'immoralité et bienveillance' combinant informations positive et négative, et 'immoralité et divertissement' regroupant des nouvelles négatives et drôles.

Pour le premier groupe soumis à des mauvaises nouvelles, entre catastrophes mondiales et faits divers, les chercheuses ont observé une hausse significative des émotions négatives avec, en parallèle, une baisse des émotions positives, et une perception plus sombre de l'humanité et de la société. Chose à laquelle on pouvait s'attendre, mais de façon plus surprenante, ce sont les participants du groupe 'immoralité et bienveillance', confrontés à des actes malveillants tout comme à des actes généreux, qui n'ont pas vu monter en flèche leurs émotions négatives, bien au contraire. L'étude montre que ces hausses étaient faibles, et que les émotions positives n'ont pas fortement diminué – et ont même augmenté dans certains cas. Autre constat, les actes altruistes ont plus facilement atténuer les émotions négatives ressenties à cause des mauvaises nouvelles que les informations drôles ou légères.

Un rééquilibrage nécessaire

«Alors qu'une personne sur trois limite ou évite les informations en raison de leur contenu décourageant, le rétablissement de l'équilibre des informations par des reportages axés sur la gentillesse peut offrir l'espoir et le regain d'humeur dont les gens ont besoin pour continuer à s'intéresser à tout ce qui se passe dans le monde», explique le Dr Kathryn Buchanan de l'université d'Essex, dans un communiqué. L'étude montre qu'un certain équilibre entre bonnes et mauvaises nouvelles, reflétant sans doute davantage la réalité, aurait un impact positif sur le bien-être comme sur la perception de la société – et donc sur la société elle-même; les nouvelles positives jouant le rôle de tampon pour amortir les effets des informations négatives.

«Le fait de voir la gentillesse des autres a quelque chose d'unique, de puissant et de réparateur, qui n'est pas simplement attribuable au fait qu'il déclenche des sentiments agréables», précise le Dr Buchanan. Et de conclure: «les nouvelles présentant le meilleur de l'humanité atténuent l'effet de celles explorant le pire de l'humanité. Cela permet aux gens de conserver une croyance essentielle à une bonne santé mentale, à savoir que le monde et les gens qui le composent sont fondamentalement bons».

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