Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien, s'en est pris mardi à Emmanuel Macron en diffusant un photo-montage du président français en tenue de combat et armé d'un fusil d'assaut, l'accusant de vouloir précipiter l'Europe dans la guerre avec la Russie.
«Une escalade militaire et des soldats italiens sur le front sur ordre de dangereux +poseurs de bombes+? Non merci», écrit sur son compte X le dirigeant d'extrême droite dont le parti, la Ligue, appartient à la coalition gouvernementale dirigée par Giorgia Meloni.
A côté de la photo représentant le chef de l'Etat français en combattant casqué, cinglé dans un uniforme aux couleurs de l'Union européenne sous un gilet tactique, un portrait de Salvini en meeting électoral, le bras levé, un rosaire à la main.
«Oui à l'engagement de l'Italie en faveur de la paix, au refus de la guerre prévu par la Constitution, inspiré par la conscience morale collective et par notre tradition chrétienne», ajoute M. Salvini, qui invite les électeurs à choisir la Ligue pour «plus d'Italie et moins d'Europe».
À la peine dans les sondages
Dans la dernière ligne droite des élections européennes du 9 juin, la Ligue est à la peine dans les sondages. Alors qu'elle avait recueilli plus de 34% en 2019, cette formation n'est plus créditée que de quelque 8% des suffrages, très loin derrière Fratelli d'Italia (post-fasciste) de Giorgia Meloni.
La Ligue fait partie, aux côtés du Rassemblement national (RN) français, du groupe Identité et démocratie au Parlement européen.
M. Salvini est coutumier des attaques contre M. Macron qu'il accuse d'être un «va-t-en guerre» en envisageant d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine pour combattre la Russie. Il l'a qualifié de «fou» lundi et lui avait conseillé début mai de «se faire soigner».
Systématiquement à contre-courant de la politique pro-Kiev de Giorgia Meloni, de culture atlantiste, M. Salvini est un admirateur de longue date de Vladimir Poutine et son parti avait signé en 2017 un accord avec Russie unie, le parti du président russe.
S'il a condamné l'invasion russe de l'Ukraine, il a aussi tenu des propos controversés sur la réélection de M. Poutine ("Quand un peuple vote, il a toujours raison") ou la mort en prison d'Alexeï Navalny, principal opposant au chef du Kremlin, estimant qu'il revenait «aux médecins et aux juges» russes de faire la lumière sur les circonstances de son décès.
L'Italie reste néanmoins opposée à l'envoi de troupes occidentales en Ukraine et à l'utilisation de ses armes sur le territoire russe.