Maroc Scandinaves tuées au Maroc: pas d'excuses

ATS

18.9.2019 - 21:35

Les deux touristes ont été tuées fin 2018 alors qu'elles campaient sur un site isolé dans le Haut Atlas (archives).
Les deux touristes ont été tuées fin 2018 alors qu'elles campaient sur un site isolé dans le Haut Atlas (archives).
Source: KEYSTONE/EPA RITZAU SCANPIX/THOMAS SJOERUP

Le chef d'une cellule djihadiste condamné en première instance à la peine de mort pour l'assassinat de deux touristes scandinaves au Maroc a réitéré ses aveux mercredi. Il a dit regretter son acte tout en refusant de s'excuser auprès des familles des victimes.

«Je regrette, mais je ne présente pas mes excuses. Elles n'étaient que deux, nous sommes des millions» de victimes musulmanes, a dit cet homme de 25 ans devant la cour d'appel de Salé, près de Rabat. Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été tuées fin 2018 alors qu'elles campaient sur un site isolé dans le Haut Atlas.

Jugé avec 23 autres prévenus, dont un Hispano-Suisse, le chef de la cellule a reconnu une nouvelle fois mercredi avoir assassiné une des deux touristes au nom du groupe Etat islamique (EI).

«Les autres n'ont rien à voir»

«J'ai commis tous ces actes», a-t-il dit au président de la Cour qui énumérait la longue liste des charges retenues contre lui. Il a dit ne connaître que les trois autres principaux principaux protagonistes de ce crime. Les autres accusés «n'ont rien à voir là-dedans», a-t-il assuré.

Le premier a reconnu avoir tué l'autre victime, le deuxième avoir filmé la scène. Comme leur chef, ils ont été condamnés en première instance à la peine capitale – non appliquée au Maroc depuis 1993. Le troisième, qui avait quitté le trio avant l'assassinat pour chercher une planque, a été condamné à perpétuité.

Tous les quatre, issus d'un milieu modeste et peu instruits, vivaient de boulots précaires dans des quartiers déshérités de Marrakech, la capitale touristique.

Avant de passer à l'acte, ils avaient tourné une vidéo d'allégeance à l'EI ensuite diffusée sur les réseaux sociaux, avec les images de la décapitation. L'EI n'a jamais revendiqué le double assassinat.

«Prêts à tout»

Vêtu d'un qamis, long vêtement blanc prisé des salafistes, le chef du groupe est revenu mercredi sur leur radicalisation: «nous suivions les infos de l'Etat islamique, nous regardions ses vidéos et voulions le rejoindre nous venger de ceux qui tuent les musulmans».

Faute de rejoindre l'EI à l'étranger, le groupe avait décidé d'agir au Maroc en «ciblant des Nazaréens». «A l'époque nous étions prêts à tout pour atteindre cet objectif. Aujourd'hui, je regrette», a dit cet ancien menuisier qui était devenu marchand ambulant, mais aussi imam dans des «mosquées de paysans».

Des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité ont été prononcées contre les autres prévenus, notamment pour «constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes». Seul étranger du groupe, l'Hispano-Suisse de 25 ans, installé au Maroc et converti à l'islam, a été condamné à 20 ans de prison.

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