Le peu de pluie constaté l'été dernier ne s'inscrit pas dans une tendance observée sur le long terme (archives).
Les champs récemment plantés de pommes de terre ont un urgent besoin d'eau (archives).
Contrairement à l'Allemagne qui souffre de la sécheresse, l'agriculture suisse n'est pas encore dans une situation alarmante (archives).
Sécheresse persistante malgré les pluies
Le peu de pluie constaté l'été dernier ne s'inscrit pas dans une tendance observée sur le long terme (archives).
Les champs récemment plantés de pommes de terre ont un urgent besoin d'eau (archives).
Contrairement à l'Allemagne qui souffre de la sécheresse, l'agriculture suisse n'est pas encore dans une situation alarmante (archives).
Les paysans sont de plus en plus préoccupés par la sécheresse. Si la situation n'a pas encore atteint un stade critique pour l'instant, elle pourrait se compliquer durant les années à venir.
Les paysans sont toujours plus nombreux à conclure une assurance pour se couvrir contre les dommages dus à la sécheresse. Si ce fléau n'a pas encore causé en Suisse de dégâts aussi considérables que dans d'autres pays d'Europe, il préoccupe aussi les paysans helvétiques selon Sandra Helfenstein, porte-parole de l'Union suisse des paysans (USP).
A ce jour, le bilan hydrique n'est pas rassurant: «en comparaison des quatre années précédentes, il n'a jamais fait aussi sec», selon la porte-parole. «Pour l'instant, la situation n'est certainement pas dramatique, mais les paysans sont inquiets», indique-t-elle.
Jusqu'ici, les cultures ont pu bénéficier de précipitations en suffisance. Les betteraves sucrières viennent d'être semées et les pommes de terre ont été plantées. Or pour ces deux cultures, «la pluie est absolument vitale», relève Sandra Helfenstein.
Les conséquences de l'année passée, particulièrement sèche, risquent de se prolonger encore cette année. Le niveau de la nappe phréatique demeure en effet très bas. Les paysans qui disposent de leur propre source risquent justement de connaître rapidement des problèmes, s'il ne pleut pas suffisamment.
Les regards se tournent vers Bruxelles
Tandis que les paysans allemands interpellent la Commission européenne et lui demandent de l'aide, le sujet ne figure pas à l'agenda du monde politique suisse. «La situation n'est pas dramatique pour le moment, mais ça ne veut pas dire qu'elle va rester inchangée», déclare Jürg Jordi, responsable de la communication de l'Office fédéral de l'agriculture.
Aucun scénario de crise n'a pourtant été élaboré. De nombreux paysans ont néanmoins décidé d'anticiper. Ils ont par exemple planté des variétés résistantes à la sécheresse et ils sont de plus en plus nombreux à conclure des assurances contre les dommages causés aux récoltes. Dans le cadre de la Politique agricole 2022, il est question de prévoir une participation financière de la Confédération pour cette assurance, mais les discussions se poursuivent.
Assurer ses récoltes
Le fait est que l'organisme Suisse Grêle conclut de plus en plus souvent des assurances contre la sécheresse. 1430 polices ont été contractées l'an passé, pour une surface de 32'200 hectares et Suisse Grêle table cette année sur une nouvelle augmentation.
Le risque de sécheresse peut être assuré sous cette forme depuis 2013, pour les cultures, et depuis 2016 pour les prairies. Comparé à 2015, le nombre de polices a augmenté de 214 % l'an passé et le volume de terrains assurés de 200 %.
Moins d'eau disponible
L'évolution des précipitations réserve cependant des surprises. «Même si 2018 a été extrêmement pauvre en pluie, les mesures à plus long terme en Suisse ne montrent aucune diminution des précipitations», selon Stephan Bader, climatologue à l'Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse).
Les précipitations ont même plutôt tendance à augmenter l'hiver sur le versant nord des Alpes. Durant les autres saisons, aucun changement significatif et durable n'a été constaté où que ce soit en Suisse. L'été particulièrement sec de l'année dernière n'est pas révélateur d'une tendance généralisée. Les précipitations sont en moyenne très stables.
Moins de pluie à partir 2060
Mais la quantité d'eau disponible a, elle, bien diminué. Cette évolution est liée à la hausse marquée des températures estivales qui accélère depuis les années 1990 le phénomène d'évaporation. Avec le réchauffement des températures estivales, la sécheresse s'aggravera dans les prochaines décennies, même sans diminution des précipitation, poursuit M. Bader.
Ce n'est qu'à partir de 2060, que nous devrions connaître une réduction effective des précipitations estivales, selon les connaissances actuelles. La sécheresse estivale n'en sera que renforcée.
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