Procès Seize fans du FCB jugés pour émeute à Bâle

ATS

3.2.2020 - 14:58

Le procès de 16 hommes accusés d'émeute après un match de football s'est ouvert lundi devant le tribunal pénal de Bâle-Ville.
Le procès de 16 hommes accusés d'émeute après un match de football s'est ouvert lundi devant le tribunal pénal de Bâle-Ville.
Source: KEYSTONE/STRINGER

Seize hommes accusés d'émeute après un match de football opposant le FC Bâle au FC Zurich en avril 2016 comparaissent depuis lundi devant le tribunal pénal de Bâle-Ville. Neuf jours d'audience sont prévus.

Les 16 prévenus sont quatorze Suisses, un Allemand et un Espagnol. Ils sont âgés de 23 à 37 ans. Ils sont accusés d'émeute, de dommages à la propriété ainsi que de violence et menace contre les autorités et les fonctionnaires.

Certains doivent aussi répondre de violation de la loi sur les armes, d'infraction à la loi fédérale sur les stupéfiants et de violation de la loi sur l'interdiction de dissimuler son visage.

Violents affrontements

Les faits remontent au 10 avril 2016 après un match entre le FCB et le FCZ. Des fans du FCB se sont violemment affrontés avec la police près du Parc St-Jacques. Selon l'acte d'accusation, les heurts ont débuté lorsque des policiers ont voulu sécuriser le quai derrière le stade où était prévu l'embarquement des fans du FCZ dans un train spécial.

Les policiers se sont trouvés face à face avec un groupe d'environ 150 fans du FCB. Ceux-ci ont jeté des pierres, des pétards, des bouteilles et divers objets contre les forces de l'ordre. La police a riposté avec des tirs de balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des coups de matraque.

Voiture de police incendiée

Un policier a été poussé dans le dos et il est tombé dans un escalier. Un autre a été assommé. Plusieurs véhicules de police ont été endommagés, dont un qui a été incendié.

Plusieurs policiers et deux personnes qui n'étaient pas impliquées dans les affrontements, un enfant et un adulte, ont été blessés. Les dégâts se sont élevés à plus de 130'000 francs.

Un prévenu âgé de 37 ans a expliqué qu'il était furieux. A peine les fans étaient-ils sortis du stade que les policiers ont tiré des balles en caoutchouc, a-t-il raconté aux juges. «Je me suis senti agressé par la police et je ne voyais aucune raison pour qu'ils agissent ainsi».

Se protéger des gaz lacrymogènes

Il a affirmé avoir seulement exprimé sa colère par des mots et qu'il n'a en aucun cas menacé ou agressé des policiers. Il s'est dissimulé le visage pour se protéger des gaz lacrymogènes.

«Je n'ai rien fait de mal. J'étais là au milieu lorsque les balles en caoutchouc ont commencé à voler de partout», a déclaré un autre accusé âgé de 23 ans. Il a affirmé ne pas avoir fait partie des émeutiers.

Un troisième a raconté qu'il est devenu furieux lorsqu'il a été touché par une balle en caoutchouc alors qu'il n'avait rien fait. Il a aussi nié avoir endommagé une voiture de police.

Prison avec sursis

Sur l'ensemble des personnes arrêtées, certaines ont été jugées dans d'autres cantons. Un jeune homme de 20 ans a ainsi été condamné à 16 mois de prison avec sursis par le Tribunal pénal de Bâle-Campagne en 2017. L'Argovien a été reconnu coupable d'avoir incendié une voiture de police.

Une procédure a aussi été ouverte contre un policier qui a tiré une balle en caoutchouc contre un émeutier qui a été blessé à l'oeil. L'affaire a été classée. Le Ministère public a jugé que l'intervention du policier était totalement justifiée compte tenu des événements.

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