«Ils ont fini comme des souris» Sicile : les plongeurs ont trouvé le dernier corps du super yacht

ATS

22.8.2024 - 11:23

Les plongeurs ont récupéré jeudi matin le corps du dernier homme porté disparu à la suite du naufrage lundi en Sicile du super yacht du magnat britannique de la tech Mike Lynch, ont indiqué les gardes-côtes à l'AFP, confirmant ainsi le décès de ce dernier.

Des plongeurs spécialisés travaillant avec un robot sous-marin ont remonté mercredi quatre corps de l'épave du «Bayesian», tandis qu'un autre a été récupéré jeudi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des plongeurs spécialisés travaillant avec un robot sous-marin ont remonté mercredi quatre corps de l'épave du «Bayesian», tandis qu'un autre a été récupéré jeudi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.
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Au total, trois hommes et trois femmes étaient portés disparus depuis lundi matin et le naufrage du «Bayesian» au large de l'île italienne. Il ne reste plus désormais dans l'épave que le corps d'une femme, cinq dépouilles ayant été remontées depuis mercredi, selon la même source.

Des plongeurs spécialisés travaillant avec un robot sous-marin en ont remonté quatre mercredi de l'épave du voilier, désormais à 50 mètres de profondeur gisant à 700 mètres du port de Porticello. Un autre a été récupéré jeudi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces cinq dépouilles portent le nombre des morts à six, un membre de l'équipage ayant été retrouvé décédé lundi.

Une femme reste recherchée, sans que l'on sache laquelle, dans l'attente de l'identification officielle des corps.

Une source proche de l'enquête avait indiqué que les corps de Mike Lynch et de sa fille Hannah ne faisaient pas partie des quatre premiers récupérés. La dernière victime dans l'épave, une femme, devrait donc être Hannah.

Mike Lynch, un richissime homme d'affaires surnommé le «Bill Gates britannique», fêtait avec ses amis, collaborateurs et avocats, sa relaxe en juin dans un procès pour fraude aux Etats-Unis qui aurait pu lui coûter de longues années de prison.

Outre Mike Lynch et sa fille, les quatre autres personnes qui manquaient à l'appel depuis lundi étaient Jonathan Bloomer, le président du conseil d'administration de Morgan Stanley International - une branche de la banque américaine - et de l'assureur Hiscox, ainsi que son épouse, et Chris Morvillo, un avocat qui a défendu Mike Lynch dans son procès aux Etats-Unis, avec son épouse.

Le navire a sombré en quelques minutes après le passage d'une tornade lundi matin.

Quinze personnes ont été sauvées. Parmi les six passagers secourus se trouvaient une mère et sa fille d'un an.

«Longue série d'erreurs»

Les premiers témoins avaient raconté que le mât de 75 mètres s'était rompu, mais les informations disponibles mercredi semblaient indiquer que ce n'est pas le cas.

La vitesse à laquelle le yacht a coulé et le fait que les autres bateaux autour de lui n'aient pas été touchés soulèvent des questions, notamment celle de savoir si la quille lestée, qui fait contrepoids à l'imposant mât, était abaissée ou relevée au moment de la tempête.

Le patron du groupe naval The italian sea group, propriétaire du chantier naval Perini navi qui a construit le Bayesian, ne décolère pas et pointe du doigt l'erreur humaine.

«Tout ce qui s'est passé révèle une longue série d'erreurs. Les passagers ne devaient pas être dans les cabines, le navire ne devait pas être à l'ancre», déclare Giovanni Costantino dans une interview jeudi au Corriere della Sera.

«Regardez, un navire Perini a résisté à l'ouragan Katrina, de catégorie 5» qui a dévasté les Etats-Unis en 2005, dit-il.

«Est-ce qu'il a l'air de ne pas pouvoir résister à une trombe d'air locale ? Il est d'usage, lorsque le navire est à l'ancre, d'avoir un garde sur le pont et, s'il était là, il n'aurait pas pu ne pas voir la tempête arriver», poursuit M. Costantino.

«Au lieu de cela, il (le yacht, ndlr) a pris l'eau alors que les invités étaient encore dans leurs cabines. Un angle de 40 degrés suffit pour que ceux qui se trouvent dans une cabine se retrouvent avec la porte au-dessus d'eux : pouvez-vous imaginer un homme de 60 à 70 ans grimper pour sortir?», s'interroge le patron du constructeur naval.

«Ils sont tombés dans un piège, ces pauvres gens ont fini comme des souris», a conclu M. Costantino.