«Silver Power»Des Romandes fières de leurs cheveux gris
nt, ats
7.6.2023 - 10:07
La photographe Ghislaine Heger met en lumière une centaine de femmes qui assument leurs cheveux gris dans son exposition «Silver Power». Jusqu'au 24 juin, l'Espace 81 à Morges accueille la première partie de ce travail, avec une vingtaine de portraits de Vaudoises. Il se déclinera par la suite à Yverdon et dans les autres cantons romands avec d'autres visages.
07.06.2023, 10:07
07.06.2023, 11:47
ATS
Pour un homme, devenir grisonnant, peu importe son âge, est souvent connoté comme mature, voire plutôt sexy. Pour une femme, par contre, c’est encore un signe de négligence et de vieillesse, peu importe qu'elle ait 35 ou 70 ans. Cette couleur de cheveux, pas encore totalement acceptée sur le plan social, reste une source de discrimination, notamment sur le marché du travail et l'accès à l'emploi, décrit Ghislaine Heger.
Les choses changent, notamment grâce au confinement qui a poussé certaines femmes, parfois un peu malgré elles, à renoncer aux teintures, raconte la photographe vaudoise qui a eu l'idée de ce projet peu avant la pandémie. Son souhait: mettre en lumière des femmes ambitieuses et inspirantes, qui ne se justifient ni ne s’excusent.
Connues ou anonymes
Connues ou anonymes, conseillères fédérales ou d’Etat, avocates, artistes, cheffes d’entreprise, mères au foyer, sportives, Ghislaine Heger les photographie, mais leur donne également la parole. Chacune aborde le sujet de manière légère ou engagée, chacune raconte son histoire sur ce sujet clivant.
Dans le canton de Vaud, où l'exposition a débuté mardi à Morges, la conseillère d'Etat Nuria Gorrite a accepté de faire partie de l’aventure, aux côtés notamment de l'artiste Coralie Ehinger. Dans le Jura, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider avait adhéré au projet avant même son élection. Claire Burgy, journaliste à la RTS et marraine de l’exposition, a été impliquée dans le projet dès le départ.
Liberté de choix
Régulièrement confrontées à des réflexions sexistes et/ou âgistes, ces femmes fraient leur chemin malgré les remarques et les conseils non sollicités, avec philosophie et humour, souligne la photographe qui a, elle, un avis nuancé sur la question. Dans ce travail, «il n’est nullement question de pointer du doigt qui que ce soit, de juger ou dire quoi faire. Les femmes doivent avoir la liberté de choix», estime-t-elle.
Et de se remémorer que sa grand-mère de 80 ans avait convoqué toute la famille le jour où elle avait décidé de cesser de se teindre les cheveux. Les femmes qui ont participé au projet relèvent au contraire combien il est cool de vieillir, glisse Ghislaine Heger.
Déclinaison romande
Pour découvrir les portraits des 101 femmes participant au projet, il faudra voyager dans toute la Suisse romande. Jusqu'au 30 avril 2024, une exposition différente sera déclinée dans chaque canton, avec à chaque fois une vingtaine de portraits.
Après les Vaudoises, ce sera les Jurassiennes fières de leurs cheveux gris, puis les Neuchâteloises, Fribourgeoises, Valaisannes, et enfin Genevoises. Un texte de l'essayiste Mona Chollet accompagne l'exposition.