Six mois jour pour jour après la déclaration de «pandémie» par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Covid-19 continue à tuer avec plus de 900'000 décès dans le monde. Certains pays comme la France sont touchés de plein fouet par un rebond du nombre de cas.
Constatant une «dégradation manifeste» de la situation dans le pays, le Premier ministre français Jean Castex a annoncé vendredi le classement en rouge de 42 départements où le virus circule activement, soit près de la moitié du pays.
Près de 10'000 cas (9843) de Covid ont été enregistrés en 24 heures en France, selon les données rendues publiques jeudi soir. Un niveau record depuis le début de l'épidémie et le lancement des tests à grande échelle dans le pays.
Mais les temps d'attente pour ces tests sont «trop importants», a reconnu M. Castex qui a annoncé une durée d'isolement pour les cas contact au Covid-19 ramenée à 7 jours contre 14 actuellement, sur proposition du Conseil scientifique.
Un peu plus tôt dans la journée, la Suisse avait annoncé placer neuf régions métropolitaines françaises dont l'Ile-de-France avec Paris et la Provence-Alpes-Côte-d'Azur, en zone à risque en raison du nombre élevé de cas d'infections au nouveau coronavirus.
Les restrictions renforcées
Et la France n'est pas le seul pays en difficulté. Les Etats-Unis et le Brésil demeurent de loin les plus endeuillés avec respectivement 191'802 et 129'522 décès selon un décompte de l'AFP vendredi. Plus de 28 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans le monde jusqu'à présent.
Face à des contaminations qui reprennent, plusieurs pays continuent à renforcer les mesures de restrictions.
A Birmingham, deuxième ville du Royaume-Uni qui connaît une forte résurgence de l'épidémie, les rencontres entre amis ou familles seront désormais interdites. Le gouvernement britannique a également décidé d'imposer une quatorzaine aux voyageurs provenant du Portugal, de Hongrie et des territoires français d'Outre-mer.
Et après plusieurs mois de retard, l'Angleterre et le Pays de Galles disposeront à partir du 24 septembre d'une application de traçage des cas de coronavirus.
Frontières fermées en Arménie
De son côté, l'Arménie a annoncé vendredi que ses frontières terrestres resteraient fermées jusqu'en janvier 2021. Israël a réimposé cette semaine un confinement partiel dans certaines localités, la communauté arabe israélienne étant touchée de plein fouet par la deuxième vague de la pandémie.
Au Kosovo, où la pandémie fait rage, des malades vivent un enfer dans des hôpitaux débordés qui manquent de tout. Mais beaucoup restent persuadés que le coronavirus est une invention destinée à soumettre les populations.
En ce jour de prière pour les musulmans, des milliers de fidèles se sont rassemblés vendredi en Irak pour les premières prières hebdomadaires en pleine pandémie.
Devant une mosquée de l'est de Bagdad, les fidèles portaient des masques de protection et étaient soumis à des relevés de température avant d'être autorisés à accéder à la cour, où des bénévoles pulvérisaient du désinfectant.
«Fenêtre de tir»
Mais venir à bout de la pandémie aura un coût: le patron de l'ONU Antonio Guterres a réclamé 15 milliards de dollars dans les trois mois pour accélérer la lutte mondiale contre la pandémie.
Sans cela, «nous allons perdre la fenêtre de tir», a-t-il averti lors de la première réunion du dispositif international, l'Accélérateur ACT, dont l'objectif est d'assurer à tous les pays un accès équitable aux traitements et vaccins.
Car en dépit des efforts énormes investis dans la recherche d'un vaccin sûr, «la fin (de la pandémie) ne viendra pas rapidement», a pronostiqué jeudi le directeur des urgences sanitaires de l'OMS, Michael Ryan.
Un «manque de solidarité»
Le directeur de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de son côté fustigé un «manque de solidarité». «Il nous faut un leadership mondial, en particulier des grandes puissances. C'est comme cela que nous pouvons vaincre ce virus», a-t-il insisté.
Dans son dernier point daté de mercredi, l'OMS a recensé 35 «candidats vaccins» évalués dans des essais cliniques sur l'homme à travers le monde. Mais l'organisation ne s'attend cependant pas à une vaccination généralisée avant mi-2021.
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