BébésAccusé de meurtre et de maltraitances, un père est acquitté
gf, ats
6.5.2021 - 16:05
gf, ats
06.05.2021, 16:05
06.05.2021, 16:06
ATS
La justice soleuroise accuse un homme de 34 ans qui était accusé du meurtre de son premier bébé en 2010 et de maltraitance sur le second en 2012. Le procès à indices n'a pas permis de lever les doutes sur la culpabilité du prévenu.
Dans son jugement rendu jeudi, le Tribunal de district de Dorneck-Thierstein (SO) a suivi la plaidoirie de la défense. L'avocate du prévenu avait demandé l'acquittement complet de son client, alors que le procureur avait exigé 16 ans et demi de prison pour meurtre et tentatives de meurtre.
La mort du garçonnet de huit semaines en juillet 2010 à Breitenbach (SO) reste donc non élucidée malgré une enquête d'envergure, notamment sous couverture, qui a duré plusieurs années. Il en va de même des blessures constatées notamment aux côtes en 2012 sur la fillette, alors qu'elle avait huit semaines, elle aussi.
Selon les spécialistes médico-légaux, le garçonnet est mort étouffé, selon toute vraisemblance. Les indices n'ont toutefois pas permis d'établir si cette mort était intervenue après l'intervention d'un tiers.
Enquêtes sous couverture
Pendant l'enquête, les parents ont refusé de s'exprimer. L'Office fédéral de la police (Fedpol) a activé à l'automne 2014 des enquêteurs sous couverture à la demande du Ministère public. Pendant un an et demi, six personnes ont ainsi tenté d'obtenir des informations auprès des parents et de leur entourage.
Deux enquêteurs et une enquêtrice sous couverture se sont occupés de l'accusé. Ils n'ont pas été en mesure de récolter des éléments concrets.
Deux enquêtrices et un enquêteur sous couverture étaient affectés à la mère, qui s'est séparée de son mari et vit avec un ami. Elle leur a raconté ce qui était arrivé aux enfants, mais elle n'a jamais accusé le père. Elle leur a seulement dit qu'elle «ne pouvait pas exclure» que le prévenu soit responsable de la mort du fils et des traumatismes de la fille.
Au tribunal, les enquêteurs sous couverture ont témoigné derrière un écran en verre dépoli afin d'être méconnaissables. Leurs voix étaient déformées. Leurs témoignages n'ont toutefois pas permis de déterminer concrètement qui porte la responsabilité de la mort du fils et des traumatismes de la fille.