Indonésie Soldats tués dans des émeutes en Papouasie

ATS

23.9.2019 - 15:20

De nouvelles émeutes ont éclaté en Papouasie, causant la mort d'un soldat.
De nouvelles émeutes ont éclaté en Papouasie, causant la mort d'un soldat.
Source: KEYSTONE/AP/STR

Au moins 20 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans de nouvelles émeutes qui ont éclaté lundi en Papouasie, a annoncé l'armée. Cette province d'Indonésie agitée par des violences depuis la mi-août.

«La plupart sont morts dans un incendie», a déclaré un porte-parole militaire, Eko Daryanto. «Le bilan pourrait augmenter car de nombreuses personnes sont piégées dans des boutiques en feu».

Après des incidents racistes contre la population mélanésienne, des manifestations et des émeutes parfois meurtrières se sont succédé en Papouasie depuis le 19 août et ont aussi relancé les appels à un référendum pour l'indépendance. Selon l'armée, le soldat tué lundi est mort d'une blessure à l'arme blanche près de Jayapura, la plus grande ville de Papouasie.

Des étudiants s'étaient rassemblés en matinée devant une université de Jayapura pour une manifestation contre le racisme. Mais des heurts ont eu lieu avec la police qui a fait des tirs de sommation pour les déplacer vers un autre site, selon un journaliste de l'AFP.

Propos racistes

A Wamena, ville du centre montagneux de la Papouasie, le siège du département a été détruit par un incendie ainsi que d'autres bâtiments et magasins lundi matin après une manifestation, a constaté un autre journaliste de l'AFP. Des centaines de lycéens et d'étudiants s'étaient rassemblés pour protester contre des propos racistes attribués à un enseignant sur les réseaux sociaux.

La police a démenti l'existence de ces propos racistes parlant d'une «infox». A Wamena, «des bâtiments publics et des magasins ont été endommagés et brûlés», a confirmé le porte-parole de la police Dedi Prasetyo.

Mais «les forces de sécurité ont pris des mesures pour empêcher que les émeutes ne prennent de l'ampleur», a noté le porte-parole. Les services internet ont été partiellement coupés dans la région, selon un journaliste de l'AFP et l'aéroport de Wamena fermé provoquant l'annulation d'une vingtaine de vols, d'après les médias locaux.

Informations contradictoires

Jakarta a envoyé des milliers de policiers et militaires pour reprendre la main sur de nombreuses localités de Papouasie qui ont vu se multiplier les manifestations, certaines dégénérant en émeutes avec des bâtiments incendiés et des affrontements depuis le 19 août.

Les troubles ont débuté en réaction à des incidents racistes contre des étudiants papous à Surabaya, la deuxième plus grande ville d'Indonésie sur l'île de Java. Ils ont ensuite relancé les revendications pour un référendum sur l'indépendance.

Le bilan des violences en août a fait l'objet d'informations contradictoires. Selon les autorités, cinq civils ainsi qu'un soldat a été tué et 15 résidents ainsi que deux policiers blessés. Mais des médias locaux et des groupes séparatistes évoquent plus de victimes.

La semaine dernière, trois personnes, dont un adolescent et un jeune enfant ont été tués dans le district de Puncak (Papouasie occidentale) au cours d'une fusillade entre les forces armées et des séparatistes, selon l'armée.

La Papouasie connaît une rébellion indépendantiste sporadique contre le gouvernement indonésien qui a pris le contrôle de cette région riche en ressources naturelles dans les années 1960 après la colonisation néerlandaise. La partie orientale de l'île est occupée par la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Etat indépendant depuis 1975.

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