Mort d'Hichem Miraoui Suspect équipé de quatre armes et plus de 1.000 cartouches

Marjorie Kublun

28.10.2025

Christophe B., mis en examen en juin pour l'assassinat d'Hichem Miraoui, un Tunisien abattu à Puget-sur-Argens (Var), était sorti le soir des faits équipé de quatre armes à feu et plus de 1.000 cartouches, selon des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance.

Des proches de Hichem Miraoui, 46 ans, tué le mois dernier dans le sud de la France, pleurent lors de ses funérailles dans la ville centrale tunisienne de Kairouan, le 11 juin 2025.
Des proches de Hichem Miraoui, 46 ans, tué le mois dernier dans le sud de la France, pleurent lors de ses funérailles dans la ville centrale tunisienne de Kairouan, le 11 juin 2025.
AFP

Agence France-Presse

Le quinquagénaire français, en détention provisoire depuis, a aussi été mis en examen pour tentatives d'assassinat lors de la soirée du 31 mai sur cinq personnes, Akif B., Halil Ibrahim T., Brahima S., Adjara K. et Mohamed S. en raison de l'origine, le Parquet national antiterroriste (Pnat) retenant là encore la volonté de troubler l'ordre public par la terreur.

L'enquête montre que le soir des faits, Christophe B. est sorti de chez lui avec quatre armes à feu et plus de 1.000 cartouches, arsenal qu'il possédait légalement, adepte des stands de tir.

Le mis en cause, interrogé la semaine dernière par un juge d'instruction, a assuré qu'il ne savait «pas» quelles étaient ses «intentions précises», admettant que ce n'était «pas anodin» de s'armer ainsi.

Lors de l'interrogatoire, l'accusé dit ne pas se souvenir de grand-chose, notamment concernant Hichem Miraoui, dont la mort a ému en France et en Tunisie, même s'il se revoit lui tirer dessus.

Interrogé sur les raisons de son passage à l'acte, Christophe B. décrit un «gros n'importe quoi», évoque «des litiges» antérieurs, mais dit ignorer pourquoi il en est «venu à ça».

Le Pnat a indiqué au printemps que l'accusé avait notamment diffusé sur Facebook avant les faits une vidéo interpellant les «Français»: «Réveillez-vous, allez les chercher là où ils sont». Le mis en cause faisait aussi «allégeance au bleu blanc rouge» et annonçait son intention de dire «stop aux islamiques».

Il reconnaît devant le juge des propos «racistes» dans des «vidéos à la con». Le Pnat a en revanche vu dans ces vidéos, et d'autres, des raisons de se saisir du dossier.

Devant les enquêteurs, son épouse a suggéré une motivation «politique», son mari ayant «du mal à supporter l'étranger» et «surtout ceux en situation irrégulière».

Devant le juge, le mis en cause affirme que ce n'est «pas le racisme» qui l'a fait passer à l'acte, dénonçant un voisinage avec «des gens qui ne sont pas éduqués».

pgr/cco/mat