ThaïlandeIl est condamné à une peine de 50 ans de prison pour lèse-majesté
ATS
18.1.2024 - 12:13
La justice thaïlandaise a condamné en appel un homme à cinquante ans de prison pour avoir insulté la famille royale. Il s'agit de la peine la plus lourde jamais prononcée pour un crime de lèse-majesté, a indiqué jeudi un collectif d'avocats des droits humains.
Keystone-SDA
18.01.2024, 12:13
18.01.2024, 12:15
ATS
Les juges ont alourdi en appel de 22 années le verdict du tribunal de Chiang Rai (nord) qui avait condamné le militant à 28 années d'incarcération, l'an dernier, a expliqué le groupe Thai Lawyers for Human Rights (TLHR).
Mongkol Thirakot, 30 ans, a été reconnu coupable de onze infractions supplémentaires durant son procès en appel, est-il expliqué dans le communiqué. Celui-ci a décidé de se pourvoir en cassation.
Le jeune homme, propriétaire d'une boutique de vêtements en ligne, est poursuivi pour 27 publications Facebook jugées diffamatoires envers le roi et sa famille.
La plus longue condamnation
«Il s'agit de la plus longue condamnation pour lèse-majesté à notre connaissance», a écrit sur X (ex-Twitter) THLR, qui est spécialisé dans les affaires de ce genre.
La précédente condamnation record, 43 ans, date de janvier 2021, à l'encontre d'une femme pour des messages audio hostiles à la monarchie sur les réseaux sociaux.
La loi de lèse-majesté en Thaïlande, considérée comme l'une des plus sévères au monde de ce type, punit jusqu'à quinze ans de prison toute insulte visant le roi Maha Vajiralongkorn et sa famille.
La réforme voire l'abolition de ce texte est au coeur des revendications du mouvement pro-démocratie, qui reste confiné dans le camp de l'opposition malgré une victoire aux législatives de l'an dernier.
Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé l'usage détourné du lèse-majesté pour réprimer toute voix dissidente, à la suite des manifestations massives de 2020 et 2021 réclamant une refonte de la monarchie.
Depuis le déclenchement du mouvement, plus de 250 personnes, dont des mineurs, ont été accusées d'avoir enfreint la loi de lèse-majesté, selon THLR.
Cette condamnation record intervient au lendemain de celle d'une importante figure pro-démocratie, l'avocat Arnon Nampa, à quatre années de prison supplémentaires pour trois publications sur Facebook.