Besançon Trois frères soupçonnés d'agressions sexuelles: appel à témoins

ATS

17.11.2023 - 15:46

Le parquet de Besançon invite les éventuelles victimes d'agressions sexuelles et de viols commis par trois frères aujourd'hui septuagénaires habitant dans la région à déposer plainte auprès de la gendarmerie, a annoncé vendredi le procureur de la République Étienne Manteaux.

Les trois frères, aujourd'hui septuagénaires, sont poursuivis pour des abus sexuels commis de manière sérielle depuis les années 1970 (photo symbolique).
Les trois frères, aujourd'hui septuagénaires, sont poursuivis pour des abus sexuels commis de manière sérielle depuis les années 1970 (photo symbolique).
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Keystone-SDA

«Le point commun de cette affaire porte sur une fratrie de trois frères poursuivis pour des abus sexuels commis de manière sérielle depuis les années 1970 et dont les épouses étaient assistantes maternelles et familles d'accueil dans des communes autour de Besançon», a précisé le magistrat lors d'une conférence de presse.

L'affaire a démarré avec le frère cadet, 76 ans, dont la femme était assistante maternelle. Il purge actuellement une peine de cinq ans d'emprisonnement pour des abus sexuels commis sur six femmes qui avaient été gardées dans cette famille durant leur enfance.

Le frère aîné, lui aussi époux d'une assistante maternelle près de Besançon, était l'objet de huit plaintes pour des faits de violences sexuelles commises dans les années 1970 et 80. Âgé de 78 ans, il a tenté de mettre fin à ses jours en apprenant qu'une enquête était dirigée contre lui, avant de tout avouer. Mais ici la totalité des faits sont prescrits, a précisé le procureur.

Enfin, une information judiciaire a été ouverte dans une troisième enquête concernant le benjamin de la fratrie, lui aussi septuagénaire, pour des faits de violences et d'agressions sexuelles.

Libération de la parole

«Placée en famille d'accueil de ses 18 mois jusqu'à ses 18 ans, la victime née en 1982 a déclaré avoir subi des violences sexuelles et même un viol à l'âge de 13 ans avec pénétration digitale», a relaté le procureur. «Le mis en cause a reconnu les agressions sexuelles (des faits prescrits) mais pas le viol avec pénétration, qui lui n'est pas prescrit.»

M. Manteaux a rendu hommage à «la pugnacité» d'un enquêteur de la brigade de gendarmerie de Besançon-Tarragnoz, qui «a voulu aller au bout des choses» et a permis de révéler les différentes ramifications de cette affaire.

«J'appelle toute personne qui a pu être victime de faits de cette nature à se manifester auprès de la brigade de gendarmerie de Besançon-Tarragnoz, pour être entendue par les enquêteurs», a poursuivi M. Manteaux. «Cette libération de la parole est très douloureuse, mais elle est puissamment libératrice quand on est entendu. C'est également important pour la manifestation de la vérité.»