Malgré 24 empoisonnementsUn anesthésiste inculpé peut retravailler comme simple médecin
ATS
11.1.2023 - 20:10
L'anesthésiste mis en examen à Besançon pour 24 empoisonnements et soupçonné de huit autres, et dont le contrôle judiciaire lui interdisait d'exercer la médecine, pourra à nouveau la pratiquer, à l'exception de sa spécialité qui lui reste «interdite», a annoncé mercredi le parquet général de Besançon.
Keystone-SDA
11.01.2023, 20:10
11.01.2023, 20:14
ATS
«L'interdiction d'exercer la médecine ne concerne que la spécialité de médecin anesthésiste» et ne porte pas «sur la globalité de l'exercice professionnel», a indiqué dans un communiqué le parquet général de Besançon.
C'est toutefois le conseil de l'ordre des médecins qui devra décider in fine si le médecin, qui nie les faits reprochés, pourra ou non de nouveau exercer, précise le parquet, relayant une décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon.
Cette dernière a également «modifié le contrôle judiciaire auquel» le suspect «est astreint depuis le 6 mars 2017, en supprimant l'interdiction de paraître» dans le Doubs, département où résident notamment ses enfants et où il pourra donc revenir, selon le parquet général.
Les autres modalités du contrôle judiciaire sont en revanche «maintenues», notamment l'obligation «de fixer sa résidence» dans la Vienne, où il réside chez ses parents, précise la juridiction.
Déjà mis en examen à Besançon pour 24 empoisonnements qu'il a toujours niés, le médecin est soupçonné depuis septembre dernier de huit nouveaux cas d'empoisonnements potentiels de patients, dont quatre mortels.
«Le magistrat instructeur attend désormais que l'ensemble des résultats des expertises en cours, attendus pour janvier 2023, soient rendus pour entendre l'anesthésiste, puis décider si elle le met en examen pour ces huit nouveaux cas», avait indiqué fin septembre le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
L'homme, 50 ans, est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de patients âgés de quatre à 80 ans pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit. Il n'a eu de cesse de clamer son innocence depuis le début de l'affaire.
Il avait été hospitalisé plusieurs semaines à partir d'octobre 2021 après une tentative de suicide.