L'horreur en FranceUn bébé mort et toute une fratrie dans un état de «délaissement extrême»
Valérie Passello
12.10.2025
Le parquet de Nantes a saisi un juge d'instruction d'une information judiciaire pour «crime de délaissement» après la mort d'un bébé de huit mois dans une famille dont les enfants étaient en état de «dégradation physiologique extrême», a-t-il annoncé dimanche.
La perquisition de la maison a révélé «un état d’insalubrité extrême» et «la présence d’animaux domestiques faméliques». (image d'illustration)
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Agence France-Presse
12.10.2025, 19:44
Valérie Passello
La mère de 25 ans et le père de 19 ans, placés en garde à vue, doivent être déférés dimanche après-midi au parquet, qui a requis leur placement en détention provisoire, a précisé le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, dans un message à la presse.
La mère s'étaient rendue, vendredi vers 14H00, aux urgences de l'hôpital de Châteaubriant (Loire-Atlantique), au nord de Nantes, avec son bébé mort dans les bras, selon le procureur.
Une enquête a alors été ouverte par la brigade de recherches de la gendarmerie de Châteaubriant suite à la découverte «de lésions et ecchymoses en divers endroits du corps» du bébé.
La perquisition de la maison a révélé «un état d’insalubrité extrême» et «la présence d’animaux domestiques faméliques», selon le magistrat.
Une autopsie du bébé pratiquée dimanche matin a confirmé «l’hypothèse d’une dégradation physiologique majeure du bébé décédé», a indiqué le procureur, précisant que «les explications des parents, contradictoires, ne correspondaient pas aux constatations médicolégales et sanitaires».
«Dégradation physiologique extrême»
Les quatre autres enfants du couple, âgés de huit mois à six ans (dont le jumeau du bébé mort), ont fait l'objet d'un placement provisoire, sur demande du parquet. Les examens pratiqués au CHU de Nantes ont mis en évidence «une dégradation physiologique extrême et un état sanitaire également hautement dégradé» des quatre enfants de la fratrie, notamment du jumeau de la victime.
«Il apparait que ces cinq enfants étaient, depuis de longs mois, si ce n’est de longues années pour les moins jeunes, dans un état de délaissement majeur», a souligné M. Leroy.
Un juge d’instruction a été saisi du crime de délaissement d'un mineur de moins de 15 ans ayant entrainé la mort, puni de 30 ans de réclusion criminelle, ainsi que du délit de délaissement de mineurs de moins de 15 ans, puni de sept ans d’emprisonnement.
Les investigations se poursuivent sous l’autorité du magistrat instructeur.