«J'en ai eu marre»Un codétenu témoigne contre lui – «95% de ce qu'il dit est faux», rétorque Jubillar
Valérie Passello
8.10.2025
Un ancien codétenu de Cédric Jubillar a affirmé mercredi devant la cour d'assises du Tarn que l'accusé lui avait confié en prison s'être «débarrassé» de son épouse Delphine, ce que le peintre-plaquiste a qualifié de «mensonge».
Un ancien codétenu de Cédric Jubillar a affirmé mercredi devant la cour d'assises du Tarn que l'accusé lui avait confié en prison s'être «débarrassé» de son épouse Delphine, ce que le peintre-plaquiste a qualifié de «mensonge».
IMAGO/Bestimage
Agence France-Presse
08.10.2025, 18:45
Valérie Passello
«95% de ce qu'il dit est faux», a déclaré l'accusé après le témoignage de son ancien voisin à l'isolement, à l'automne 2021 à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses, surnommé «Marco».
Accusé du meurtre de sa femme disparue fin 2020, Cédric Jubillar, 38 ans, a cité les deux seules choses vraies, selon lui, dans le propos de son ex-compagnon de détention: «que j'étais le plus grand cocu de France» et «que j'ai dit avoir mis (le corps) à la ferme qui a brûlé».
«Il me gavait à poser tous les jours la question, j'en ai eu marre», a-t-il ajouté, «tout le reste n'est que mensonge de sa part».
«C'était de l'ironie, certes de mauvais augure, mais c'étaient des blagues», a-t-il affirmé en réponse à une question d'un avocat des parties civiles qui lui rappelait qu'il avait tenu ce type de propos à d'autres personnes.
«On n'est pas dans un Etat policier»
L'ancien prisonnier, Marco, venu témoigner à Albi, en provenance du Portugal où il vit désormais, a raconté que Cédric Jubillar lui avait confié, à travers la fenêtre du quartier d'isolement, selon lui après avoir découvert un échange entre Delphine et son amant: «j'ai pété les plombs, j'ai vrillé», avant d'ajouter: «c'est sorti cash».
Pour la défense, Me Emmanuelle Franck affirme que l'ancien prisonnier, dont la remise en liberté avait été refusée en raison de sa «dangerosité» le 23 septembre 2021, avait en fait été libéré le 4 octobre de la même année, après qu'une personne anonyme a proposé de faire des révélations, le 28 septembre, et fait une demande de remise en liberté le lendemain.
«Je ne peux pas laisser dire une chose comme ça», s'est alors insurgé Nicolas Ruff pour le ministère public, «on n'est pas dans un Etat policier, c’est quelque chose de grave».
Jubillar admet avoir «dit qu’il allait tuer sa femme» sans «l’avoir fait»
Me Laurent Boguet, avocat des enfants Jubillar sur le banc des parties civiles, réagit à la déposition d'un témoin lue par la présidente de la cour d'assises du Tarn au huitième jour du procès Jubillar. Cédric Jubillar, reconnaît, "à demi-mot" selon Me Boguet, avoir dit "je vais la [Delphine Jubillar] tuer" le week-end précédent sa disparition, indiquant par ailleurs qu'il ne l'avait pas vraiment fait devant la cour d'assises.