Campagne de désinformationAccusé des tirs à Kansas City et d'autres crimes, «Sahil Omar» n'existerait pas!
ATS
16.2.2024 - 07:44
«Sahil Omar» a 44 ans, est un immigrant clandestin et porte un nom à consonance musulmane: cet homme qui s'est vu attribuer toute une série de crimes aux Etats-Unis, dont le dernier à Kansas City, n'existe en réalité probablement pas.
Keystone-SDA
16.02.2024, 07:44
ATS
Après les tirs survenus mercredi à Kansas City lors de la parade de l'équipe locale de football américain célébrant sa victoire au Super Bowl, qui ont fait un mort et 22 blessés, de nombreux internautes ont identifié sur X (ex-Twitter) le tireur comme étant un dénommé «Omar».
«Au moins un des tireurs de la parade des Kansas City Chiefs a été identifié comme étant Sahil Omar, un immigrant illégal de 44 ans», peut-on lire sur ce réseau social, sans aucune preuve à l'appui. Le président Joe Biden «n'a pas réussi à protéger l'Amérique de l'invasion et du terrorisme», est-il aussi écrit dans le message.
La rumeur a été lancée quelques heures après les coups de feu. Jeudi, alors que les autorités ont précisé qu'une altercation personnelle et non un acte terroriste était à l'origine des tirs, le nom «Sahil Omar» était en vogue sur X. Or, ce n'est pas la première fois que ce nom est évoqué à la suite d'un drame.
Autre accusation
Le mois dernier, des internautes ont accusé sur les réseaux sociaux ce même «Sahil Omar» d'être à l'origine d'une explosion dans un hôtel au Texas, ou encore d'une autre explosion au niveau des chutes du Niagara survenue en novembre.
Mais ce nom n'a été retrouvé dans aucun registre officiel par des journalistes de l'AFP. Et les autorités n'ont identifié aucun suspect lors de l'explosion au Texas, concluant à une fuite de gaz. Cette campagne de désinformation semble viser à établir un lien entre l'immigration illégale et la criminalité.
Les messages haineux postés à l'encontre de ce soi-disant «Omar» étaient souvent accompagnés de critiques à l'encontre de l'administration démocrate de Joe Biden et sa gestion de l'immigration clandestine à la frontière des Etats-Unis avec le Mexique. Le sujet, politiquement brûlant, est un thème majeur de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle de novembre.