Santé Un enfant sur trois sous-nutri ou trop gros

ATS

15.10.2019 - 02:57

La sous-nutrition affecte quatre fois plus de jeunes enfants que le surpoids (archives).
La sous-nutrition affecte quatre fois plus de jeunes enfants que le surpoids (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/BILAWAL ARBAB

Un enfant de moins de cinq ans sur trois ne reçoit pas l'alimentation dont il a besoin pour bien grandir, s'alarme l'UNICEF dans un rapport de grande ampleur publié mardi. Ils sont soit dénutris, soit en surpoids.

«De nombreux pays pensaient avoir relégué la malnutrition au rang des problèmes du passé, mais ils découvrent qu'ils ont un nouveau problème très important» avec l'alimentation de leurs enfants, souligne Victor Aguayo, chef du programme nutrition de l'UNICEF.

Sur les 676 millions d'enfants de moins de cinq ans vivant dans le monde en 2018, environ 227 millions étaient sous-nutris ou en surpoids. 340 millions (soit la moitié) souffraient de carences alimentaires, calcule l'agence de l'ONU pour la protection des enfants.

Sur fond de mondialisation des habitudes alimentaires, de pauvreté persistante et de changement climatique, un nombre croissant de pays cumulent ces différents visages de la malnutrition, compromettant leur développement futur, analyse l'UNICEF, qui évoque un «triple fardeau».

Sous-nutrition, un problème majeur

«La façon dont nous comprenons et répondons à la malnutrition doit changer. Il ne s'agit pas seulement de donner aux enfants assez à manger. Il s'agit avant tout de leur donner la bonne alimentation», souligne Henrietta Fore, directrice de l'UNICEF.

La sous-nutrition reste malgré tout au premier plan, affectant environ quatre fois plus de jeunes enfants que le surpoids. Si le nombre d'enfants ne recevant pas suffisamment de nourriture au regard de leurs besoins nutritionnels a beaucoup baissé (-40% entre 1990 et 2005), cela reste un problème majeur pour de nombreux pays, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

149 millions d'enfants dans le monde sont ainsi trop petits pour leur âge et 50 millions, trop maigres par rapport à leur taille.

L'UNICEF pointe également les 340 millions d'enfants souffrant de «faim cachée», car ils reçoivent un nombre de calories suffisantes, mais manquent de minéraux et de vitamines indispensables à leur développement. Or, ces carences peuvent avoir de sévères conséquences physiques et intellectuelles.

Enfin, le surpoids et l'obésité connaissent un développement rapide, avec 40 millions de jeunes enfants touchés, y compris dans les pays pauvres.

Pour améliorer cet état de fait, l'UNICEF encourage les gouvernements à promouvoir et rendre accessibles économiquement les aliments nécessaires à un régime équilibré. Il appelle aussi à davantage réglementer la promotion du lait infantile en poudre et la publicité des boissons sucrées, et à mettre en place un étiquetage nutritionnel des aliments «facilement compréhensible».

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