Droits de l'enfant Un enfant sur trois subit des violences à l'école ou à la maison

st, ats

19.5.2021 - 11:20

Environ un tiers des enfants et adolescents en Suisse subissent des violences physiques de la part de leurs camarades de classe, selon une étude de l'UNICEF. La violence est également une réalité à la maison pour près d'un enfant sur trois.

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Environ un tiers des jeunes interrogés ont déclaré avoir subi des violences de la part de camarades de classe (image symbolique)
Environ un tiers des jeunes interrogés ont déclaré avoir subi des violences de la part de camarades de classe (image symbolique)
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Une majorité d'enfants et de jeunes se sentent certes en sécurité ou très en sécurité dans leur famille, à l'école, pendant leurs loisirs ou dans leur lieu d'habitation, écrit l'UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, dans une étude publiée mercredi. Cependant, 15% d'entre eux jugent médiocre ou inexistant le sentiment de sécurité à l'école. Sur internet, cette proportion atteint même 32%.

Ainsi, 32% des jeunes interrogés ont déclaré avoir subi des violences physiques de la part d'autres élèves de leur école et 43% de la violence psychologique. À la maison, 29% ont fait face à des violences physiques de la part des parents et 24% des violences psychologiques. Les enfants touchés par la pauvreté matérielle sont généralement plus exposés à la violence et aux punitions, relève l'étude.

Discriminations

En outre, 41% des sondés disent avoir au moins une fois été victimes de discrimination. Là encore, le risque est plus grand pour les jeunes touchés par la pauvreté. Il en va de même pour les enfants issus de l'immigration. Les filles sont deux fois plus susceptibles que les garçons d'être exclues en raison de leur sexe.

«Les résultats de cette étude sont à la fois instructifs et préoccupants», note Bettina Junker, directrice générale d'UNICEF Suisse et Liechtenstein. «Les informations recueillies indiquent entre autres que les enfants et les jeunes subissent régulièrement de la violence et de la discrimination et que les enfants désavantagés sur le plan économique et social ont moins de possibilités de bénéficier de leurs droits».

Plus de parole, moins de pression

Selon l'étude, environ 46% des enfants interrogés se plaignent qu'on ne leur demande rarement ou jamais leur avis à la maison. À l'école, plus de la moitié (55%) regrettent de ne pas participer aux processus de décision.

Près d'un tiers des jeunes interrogés disent par ailleurs n'avoir pas assez de temps pendant la semaine pour se reposer et se détendre. Un enfant sur cinq souhaite disposer des possibilités de loisirs et de jeux près de son lieu d'habitation.

Interrogés sur leurs voeux, les enfants et les jeunes indiquent vouloir davantage de possibilités de participer au niveau politique. Ils réclament aussi des changements à l'école, par exemple moins de pression concernant les résultats, moins de harcèlement et de violence et davantage de possibilités d'exprimer leur avis. Ils aimeraient également davantage d'espaces où passer du temps durant leurs loisirs.

L'UNICEF, en collaboration avec l’Institut de travail social et d’étude des espaces sociaux (IFSAR) de la Haute école spécialisée de Suisse orientale, a interrogé plus de 1700 enfants et jeunes en Suisse et au Liechtenstein, âgés de 9 à 17 ans. L'enquête a été menée dans le cadre de la troisième procédure de présentation des rapports sur la mise en œuvre de la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant.