Octogénaire décédée de malnutrition Son fils condamné à sept ans de prison

ATS

1.12.2022 - 07:42

La cour d'assises de Colmar a condamné mercredi un homme de 65 ans à sept ans de prison pour avoir délaissé sa mère, décédée à 86 ans à Mulhouse dans un état de délabrement physique avancé. Le médecin de la vieille dame a écopé de trois ans de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger.

La cour d'assises de Colmar a jugé une affaire de non-assistance à personne en danger dans un contexte familial marqué par une grande "pauvreté relationnelle et affective". (image symbolique)
La cour d'assises de Colmar a jugé une affaire de non-assistance à personne en danger dans un contexte familial marqué par une grande "pauvreté relationnelle et affective". (image symbolique)
ATS

1.12.2022 - 07:42

A l'issue de trois jours de débats, la fille de la victime, âgée de 61 ans, placée sous curatelle renforcée et poursuivie pour non dénonciation de mauvais traitement et non-assistance à personne en danger, a elle été relaxée.

En mai 2017, selon le récit du journal L'Alsace, des ambulanciers avaient été appelés pour déplacer d'un étage à un autre l'octogénaire, dans un immeuble d'un quartier «très défavorisé» de Mulhouse.

Sur place, ils découvrent une femme couverte d'escarres et de plaies, présentant des signes de dénutrition et de déshydratation. Ils décident de la transporter aux urgences, où elle décède quelques heures plus tard.

«Choquée» par l'état du corps de la patiente, l'équipe hospitalière décidera ensuite d'effectuer un signalement au procureur de la République.

Le médecin «passé à côté»

L'enquête a établi que la victime, qui vivait avec son fils, n'avait plus quitté son lit ni été douchée depuis 2015. Selon plusieurs témoins, le fils, qui percevait le RSA, sans autre lien social ou affectif que celui partagé avec sa mère, était «dépassé» par la situation. N'osant plus la laver, il se contentait de lui nettoyer le haut du corps. Il était poursuivi pour «délaissement d'une personne hors d'état de se protéger, suivi de mort».

L'expertise psychologique a insisté sur la «pauvreté relationnelle» et la «grande pauvreté affective» dans laquelle vivait la famille.

Le médecin traitant, lui, était venu voir la victime deux jours avant sa mort, pour sa visite mensuelle. Il a expliqué à la cour n'avoir reçu aucune «plainte» de sa patiente, mais a reconnu être «passé à côté» de son état de santé et a admis une «série de défaillances».

Pour ses manquements, le médecin s'était déjà vu infliger un blâme par le conseil de l'ordre. Il a pris sa retraite en avril 2021.

ATS