L'homme jugé pour avoir proféré des injures antisémites contre le philosophe Alain Finkielkraut en marge d'une manifestation des gilets jaunes en février, a été condamné à deux mois de prison avec sursis vendredi. Le ministère public avait requis six mois avec sursis.
Le philosophe avait été violemment invectivé par des manifestants en marge d'un défilé, le 16 février à Paris. La scène avait suscité une vague de condamnations au sein de la classe politique. Benjamin W., l'homme le plus reconnaissable sur les vidéos qui ont circulé, s'était notamment écrié: «Espèce de sioniste», «grosse merde», «elle est à nous, la France», ou encore «sale race».
Le tribunal a notamment estimé que ces propos «apparaissent viser Alain Finkielkraut comme personne de confession juive, par le recours aux stéréotypes habituels antisémites, décrivant les personnes de confession juive comme n'appartenant pas à la communauté nationale», selon la décision consultée par l'AFP.
«Mon client conteste tout antisémitisme et on considère qu'il y a un deux poids, deux mesures, quand on voit les propos tenus régulièrement sur tous les plateaux télévisés par Alain Finkielkraut et qui n'ont jamais été repris par le ministère public», a réagi l'avocat de Benjamin W., Me Ouadie Elhamamouchi. Il a annoncé son intention de faire appel.
A l'audience, son client, un père de famille, avait expliqué avoir, à la vue du philosophe, été aiguillonné par sa «cause de coeur», «la cause palestinienne». Il avait aussi assuré avoir injurié Alain Finkielkraut en raison de ses positions «sionistes» mais contesté le caractère antisémite de ses propos.
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