VaudUn homme écope de 14 ans de prison pour avoir étranglé sa compagne
ss, ats
25.5.2023 - 16:49
La justice vaudoise a condamné jeudi après-midi à quatorze ans de prison ferme un ex-toxicomane de 32 ans pour assassinat. En novembre 2018 à Yverdon-les-Bains, cet homme avait étranglé son amie, laquelle était mère de trois jeunes enfants.
Keystone-SDA, ss, ats
25.05.2023, 16:49
25.05.2023, 17:18
ATS
Le Tribunal criminel d'arrondissement de la Broye et du Nord vaudois l'a jugé habité d'une «détermination de tuer» et responsable de ses actes bien qu'une des deux expertises psychiatriques le dise atteint d'«une grave pathologie psychiatrique du registre de la psychose» et donc pénalement irresponsable.
C'est la seconde expertise, concluant à une diminution «moyenne» de la responsabilité, qui a donc été retenue. Les juges ont relevé «l'égoïsme complet, l'absence de scrupules et la culpabilité extrême» de l'assassin ainsi que son risque de récidive élevé.
Cette peine est la même que celle requise par le Ministère public. Elle sera assortie d'une mesure d'internement simple et d'un traitement psychothérapeutique. La mesure d'internement prendra effet à l'issue de la peine. Rare, elle a pour objectif de maintenir un criminel dangereux derrière les barreaux et ce pour des périodes renouvelables.
Appel très probable
L'homme dort en prison depuis qu'il s'est rendu à la police au lendemain de son acte. Il a déjà purgé 1652 jours en détention préventive. A l'énoncé du verdict, il est apparu impassible.
Le condamné a dix jours pour faire appel de ce verdict auprès du Tribunal cantonal. Interrogé, son avocat envisage de le faire car il estime que «les conditions juridiques de l'assassinat ne sont pas réunies».
L'avocat du prévenu avait estimé lors de sa plaidoirie qu'une peine de huit ans d'emprisonnement, assortie d'une psychothérapie, aurait été «adéquate et proportionnée». Du côté des avocats de la famille de la victime, c'est le «soulagement qui prévaut».
Violences récurrentes
Le Vaudois avait étranglé sa compagne le 15 novembre 2018 à Yverdon-les-Bains à la suite d'une énième dispute. Lors du procès, il a mis en avant trois versions différentes pour expliquer son acte. Le Tribunal a retenu la version de l'acte d'accusation, soit une conséquence d'une énième dispute ayant eu lieu l'avant-veille du drame.
Le cocaïnomane avait emménagé chez son amie en 2017 alors qu'elle vivait encore avec ses trois enfants. La police était intervenue à dix reprises au domicile de ce couple rien qu'en 2018. L'homme a reconnu s'être montré violent avec sa victime dans des contextes de disputes intenses, évoquant notamment des gifles, des empoignades et des coups de ceinture.
Plusieurs de ses anciennes compagnes l'avaient aussi accusé de s'être montré violent avec elles. En prison également, il a commis des actes de violence à plusieurs reprises.