Article de 2018Un journaliste du Point jugé pour avoir calomnié Tariq Ramadan
mf, ats
19.10.2022 - 15:24
Un journaliste travaillant pour l'hebdomadaire français Le Point était jugé, mercredi, par le Tribunal de police, pour calomnie et diffamation à l'encontre de l'islamologue suisse Tariq Ramadan. Le journaliste a plaidé son acquittement.
Keystone-SDA, mf, ats
19.10.2022, 15:24
19.10.2022, 15:26
ATS
Le jugement sera rendu ultérieurement. L'affaire concerne un article paru en novembre 2018 sur le site internet du Point. S'appuyant sur un rapport du Conseil d'Etat genevois, le journaliste y écrit que Tariq Ramadan a eu des relations sexuelles avec certaines de ses élèves à l'époque où il enseignait à l'école genevoise.
Or, le rapport du gouvernement ne confirme en aucune manière cette accusation, ont souligné Yaël Hayat et Guerric Canonica, les avocats de Tariq Ramadan. L'audit du Conseil d'Etat, au contraire, indique que les prétendues rumeurs sur des abus sexuels qui auraient été commis sur des élèves sont infondées, a relevé Mme Hayat.
Devant le juge, le journaliste a concédé avoir commis des erreurs dans les citations qui figuraient dans son article. L'utilisation de guillemets pouvait laisser croire à des extraits tirés de l'audit, ce qui n'était pas le cas. Il s'agissait en fait, selon le prévenu, de déclarations de personnes qui avaient lu entièrement le rapport.
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«J'aurai dû le signaler, mais je maintiens les faits», a relevé le journaliste du Point. Selon lui, plus de 60 articles ont été publiés après la parution de son article, et ils allaient tous dans le même sens. «Tout le monde a trouvé que ce rapport du Conseil d'Etat était accablant pour Tariq Ramadan».
Prenant la parole à l'audience, l'islamologue a estimé que le journaliste, qui fait, d'après lui, «une fixation» sur sa personne depuis longtemps, avait cette fois dépassé les limites. Dans cette affaire, «on prête des propos au gouvernement genevois». Il y a «manipulation et mensonge».
Tariq Ramadan a demandé au Tribunal de police un franc symbolique pour le tort moral subi.
L'islamologue, âgé de 60 ans, était mercredi dans le costume du plaignant. En France, il a le rôle inverse. Il fait l'objet d'une procédure pénale pour des soupçons de viols sur quatre femmes. Une plainte pour viol émanant d'une femme est également instruite à Genève.