ParisUn Palestinien soupçonné d'être lié à des attaques contre des Israéliens mis en examen
AFP
6.6.2024
Un Palestinien âgé d'une trentaine d'années, présenté comme un membre des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, a été mis en examen vendredi à Paris puis placé en détention provisoire, soupçonné d'être lié à des attaques contre des Israéliens en Cisjordanie occupée au début de l'année 2023.
AFP
06.06.2024, 09:34
Marc Schaller
Il est poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes, financement du terrorisme et complicité de tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, a confirmé jeudi à l'AFP le parquet national antiterroriste (Pnat). Il a été placé en détention provisoire.
Les investigations ont été réalisées dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet antiterroriste le 28 décembre 2023, toujours selon le Pnat.
Selon la source proche du dossier, cette enquête a été ouverte après une dénonciation de la justice israélienne auprès des autorités françaises.
D'après cette source, l'homme mis en examen vendredi par un juge d'instruction antiterroriste est un Palestinien âgé d'environ 35 ans, qui vit en France depuis quelques années, et présenté par l'accusation comme un membre des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche militaire du Fatah, le mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Il est soupçonné d'être lié à des attaques contre des Israéliens en Cisjordanie occupée au «début» de l'année 2023 et d'avoir envoyé de l'argent aux brigades, selon cette source.
Dans ce dossier, dans lequel les faits visés ont eu lieu à l'étranger, la justice française est fondée à enquêter grâce à la résidence habituelle, en France, du mis en cause, selon la même source.
Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa sont inscrites sur la liste des organisations considérées comme «terroristes» par l'Union européenne depuis 2002.
Des arrestations en Italie
Les premiers mois de l'année 2023 avaient été marqués par une flambée de violences en Cisjordanie occupée.
Au 24 juin 2023, au moins 176 Palestiniens, 25 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien avaient été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte qu'avait établi l'AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Ces statistiques incluaient, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe israélienne.
Ces derniers mois, d'autres arrestations de Palestiniens ont eu lieu en Europe.
En mars, trois hommes palestiniens soupçonnés d'avoir «planifié des attentats, y compris suicide, contre des cibles civiles et militaires en territoire étranger», ont été arrêtés en Italie, avait annoncé dans un communiqué la police italienne.
Ils font partie, selon les enquêteurs italiens, d'"une structure militaire opérationnelle nommée +Groupe de réponse rapide - Brigade Tulkarem+", qui fait partie des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa.
Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa sont nées avec le déclenchement de l'Intifada en 2000, après les affrontements sanglants du 29 septembre sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.
Elles avaient alors promis de «venger les martyrs» de ces affrontements en s'attaquant aux colons et soldats israéliens, ainsi qu'aux Palestiniens accusés de collaboration avec Israël.
Près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Environ 490.000 Israéliens y habitent aussi dans des colonies considérées par l'ONU comme illégales au regard du droit international.
Le 7 octobre 2023, l'attaque inédite du Hamas dans le sud israélien, qui a entraîné la mort de 1.194 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels, a déclenché la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 36.586 morts, essentiellement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.