AustralieUn policier sera jugé pour le meurtre d'un ado aborigène
ATS
7.2.2022 - 11:26
Le procès très médiatisé d'un policier australien accusé du meurtre d'un Aborigène de 19 ans s'est ouvert lundi, le parquet affirmant que l'adolescent a été tué à «bout portant».
07.02.2022, 11:26
ATS
Zachary Rolfe, 30 ans, est accusé du meurtre de Kumanjayi Walker, abattu de trois balles lors de son arrestation en 2019, une affaire qui avait entraîné une vague de manifestations dans tout le pays.
L'accusé a plaidé non coupable. Si M. Rolfe était jugé coupable de ce meurtre, il deviendrait le premier policier condamné pour le meurtre d'une personne aborigène en détention.
L'audience a débuté lundi par la sélection des jurés, puis le parquet a fait une présentation préliminaire. Le procès se tient à Darwin, à environ 1500 kilomètres au nord de la ville reculée de l'Outback où a été tué Kumanjayi Walker le 9 novembre 2019.
Lutte avec tirs
Le policier était venu d'Alice Springs avec des collègues pour arrêter M. Walker, qui vivait dans la communauté aborigène reculée de Yuendumu, pour violation présumée de caution.
Selon les documents judiciaires, M. Rolfe et un autre policier sont entrés dans une maison pour l'arrêter et lui ont dit de mettre ses mains derrière son dos.
Au lieu de cela, le jeune homme aurait blessé l'agent à l'épaule avec une paire de ciseaux et une lutte se serait engagée, au cours de laquelle M. Rolfe a tiré trois coups de feu sur M. Walker.
L'adolescent est décédé cette nuit-là au poste de police de Yuendumu et quatre jours plus tard, l'officier a été accusé de meurtre.
Tirs illégaux?
Lundi, à l'ouverture du procès, le procureur Philip Strickland a déclaré au jury qu'il entendait prouver que le deuxième et troisième tirs – tirés à 0,5 seconde d'intervalle à «bout portant» – ont tué Kumanjayi Walker et qu'ils étaient illégaux.
M. Strickland a affirmé que ces deux tirs n'étaient pas justifiés parce que M. Walker était déjà «maîtrisé» par le collègue de M. Rolfe. Le procès, qui devrait durer quatre semaines, se tient alors qu'un nombre croissant de voix s'élèvent pour alerter sur le nombre élevé d'Australiens autochtones morts en garde à vue.
Plus de 500 personnes aborigènes et insulaires du détroit de Torres sont morts en garde à vue depuis 1991, date à laquelle des registres détaillés ont été établis, dont 11 au cours des sept derniers mois.
Malgré plusieurs enquêtes publiques et procès portant sur des affaires similaires, aucun policier australien n'a jamais été condamné pour le meurtre d'un autochtone en détention.