«Ultra agressif»Un infirmier roumain risque 13 ans de prison pour contrainte sexuelle et viol
ATS
23.10.2025 - 13:23
Condamné en première instance à 8 ans de prison ferme et 15 ans d'expulsion du territoire, un ressortissant roumain a comparu devant le Tribunal cantonal valaisan jeudi. Ultra agressif, il a continué de nier les faits. La procureure a plaidé pour une peine de 13 ans.
Le Tribunal cantonal valaisan devra dire s'il confirme ou non les 15 ans d'expulsion du territoire suisse décidés en première instance (archives).
ATS
Keystone-SDA
23.10.2025, 13:23
23.10.2025, 16:00
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Lors du premier jugement rendu par le Tribunal de Sion, le prévenu avait été reconnu coupable de contrainte, contrainte sexuelle, tentative de contrainte sexuelle, viol, tentative de viol et actes d'ordre sexuel avec des personnes hospitalisées, détenues ou prévenues.
Il avait également été condamné à une mesure d'internement et à une interdiction à vie d'exercer son activité d'infirmier et toute autre activité comparable impliquant des contacts réguliers avec des patients, qu'elle soit exercée de manière indépendante ou dépendante.
Dans le privé et au travail
L'affaire s'est déroulée entre 2015 et 2023. Une victime a notamment déposé une plainte pour une triple tentative de viol lors d'une baignade aux Iles à Sion. Une deuxième conquête a déposé une plainte pour tentative de viol lors d'un séjour dans le canton de Fribourg.
Selon l'acte d'accusation, le prévenu a également agi sur son lieu de travail, comme, en 2022, lorsqu'il était employé comme infirmier au sein d'une clinique valaisanne. Le quadragénaire a fait boire un thé à une patiente, puis il a entretenu avec elle plusieurs actes sexuels. Se rendant compte de la situation un jour plus tard, la femme a déposé une plainte.
Diverses tentatives de contrainte
Dans trois autres affaires, bien que les victimes n'aient pas porté plainte, le prévenu s'est comporté d'une manière similaire. Il a cherché à assouvir sa libido. Bien que ses victimes aient explicitement refusé, à plusieurs reprises, de partager ses envies, il a tenté de les contraindre à l'acte.
Forcée à être pénétrée, une de ses conquêtes est même tombée enceinte et a fait une grossesse extra-utérine. A deux reprises, le ministère public a même estimé que le prévenu l'avait violée.
«J'insulte donc j'existe»
Vociférant durant tout son procès, expulsé durant quelques minutes, le prévenu a notamment estimé «avoir été agressé par des gardiens (ndlr: de la prison de Sion). Je n’ai pas dormi depuis des lustres. Si je m’emporte, essayez de me comprendre.»
Lors de son audition, l'homme s'est lancé dans un long monologue. «Je suis en mode: j’insulte, donc j’existe», a-t-il lâché, hurlant, frappant même une table avec ses poings et sa tête.
«Un prédateur sexuel»
Durant l’instruction, «un policier a manipulé toutes ses femmes», a-t-il estimé. Il a même accusé le président du tribunal de faux et d'usage de faux et a insulté la représentante du ministère public, Corinne Caldelari.
La procureure a conclu au rejet de l'appel tout en plaidant pour une peine alourdie, soit 13 ans de prison ferme. «Le prévenu est un prédateur sexuel. Il persiste à nier les faits. Selon les experts, il s’agit d’un séducteur qui dénigre, insulte et qui contraint physiquement.»
«Cent-huit victimes»
«L’accusé n’a jamais reconnu la souffrance qu'il a fait endurer à ses victimes», a mis en exergue Me Ludivine Détienne, l'une des avocates des parties plaignantes. «Combien de femmes ont vu leur vie gâchée et ont pris perpétuité ?»
Son confrère, Me François Pernet, a souligné qu'il s'agit «de cas graves au détriment de femmes vulnérables. A minima, il y a eu 108 victimes.» Depuis les faits, sa cliente a tenté de mettre fin à ses jours.
Parole contre parole
Pour leur consœur, Me Rachel Ançay, «le prévenu continue de faire souffrir ses victimes, alors que c’est lui qui se place en victime. Il a violenté, contraint, forcé et violé ma mandante.»
Pour l'avocat du Roumain, Me Nicolas Rivard, son «client reconnaît certains comportements physiques et une relation avec une des victimes.» Pas davantage. En première instance, le prévenu avait été condamné à 10 mois pour ce volet de l'affaire, ce qui serait compatible avec du sursis.
«Pour quatre victimes, les faits ne correspondent pas», a poursuivi Me Rivard. «A maxima, on pourrait retenir des attouchements sexuels dans un cas ou un comportement inopportun lorsqu’il a envoyé 129 messages en 40 jours.» Concernant les principales plaintes, l’avocat a exprimé ses doutes: «dans ces dossiers, c'est parole contre parole.» Le verdict sera connu prochainement.