FranceUn tatoueur jugé pour des viols en série sur des clientes
AFP
14.5.2025
Les séances de tatouage auraient tourné à la prédation sexuelle: le procès d'un tatoueur de 39 ans s'est ouvert mercredi en France pour des viols et agressions sexuelles sur une dizaine de clientes.
Les séances de tatouage auraient tourné à la prédation sexuelle: le procès d'un tatoueur de 39 ans s'est ouvert mercredi en France pour des viols et agressions sexuelles sur une dizaine de clientes. (Photo d'illustration)
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AFP
14.05.2025, 14:32
14.05.2025, 14:37
Marjorie Kublun
Tatoueur dans un salon de Neuilly-sur-Marne, en région parisienne, jusqu'à son arrestation et son incarcération en juin 2022, Dorian S., déjà condamné en 2018 pour une agression sexuelle sur une cliente mineure, est poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur dix clientes entre 2019 et 2021, ainsi qu'un viol conjugal sur sa femme de l'époque en 2012.
En juin 2021, une jeune femme dépose plainte contre Dorian S., qu'elle accuse de lui avoir imposé une pénétration digitale et d'avoir frotté son sexe contre elle lors d'une séance nocturne de tatouage, un créneau que l'artiste réserve à «des gens spéciaux». Comme pour l'une des victimes, à l'occasion d'une séance de body-painting à 23H30, a relaté le président Benoît Blanchy.
Une quinzaine de femmes l'accusent de violences sexuelles
Dans le sillage du mouvement #MeToo, le monde du tatouage commence à cette époque à être secoué par des questionnements sur le tabou des violences sexuelles, dans une activité qui suppose une grande proximité des corps.
En exploitant les relevés téléphoniques du mis en cause, les policiers découvrent plusieurs clientes faisant état de faits similaires.
L'instruction va mettre en évidence qu'au total, une quinzaine de femmes ont accusé Dorian S. de violences sexuelles depuis 2008, date à laquelle il a commencé à exercer la profession de tatoueur apprise lors d'un séjour au Canada.
Les récits des clientes victimes, souvent des femmes fragiles, font état d'un mode opératoire bien rodé.
Dorian S. insiste pour tatouer à proximité de l'entrejambe ou se débrouille pour leur toucher les parties intimes au motif de tendre la peau pour réaliser leur tatouage.
Plusieurs rapportent des frottements ou pénétrations avec son sexe. Lors de ces sessions, l'accusé revêt un short à trou, porté sans sous-vêtements, pour sortir plus aisément son pénis.
La justice estime que l'artiste a non seulement joué sur l'effet de surprise, mais aussi qu'il a usé d'une contrainte morale sur ses clientes, en exploitant l'ascendant que lui procurait sa position lors des séances dans son salon.
Devant les policiers et magistrats, le mis en cause a généralement présenté ces rapports sexuels comme consentis, affirmant avoir eu des relations sexuelles avec «des centaines» de clientes au fil de sa pratique.
Plusieurs membres de son entourage personnel et professionnel décrivent l'accusé comme narcissique, à la personnalité toxique, très porté sur le sexe.
Le verdict est attendu le 23 mai. L'accusé encourt vingt ans de réclusion.