Polémique Un vol en avion qui pollue fortement... l'ambiance!

La Rédaction de blue News

30.9.2021

La députée Verte valaisanne Magali Di Marco a passé ses vacances d'été aux Comores. Le conseiller national PLR Philippe Nantermod a saisi l'occasion pour épingler l'écologiste, évoquant le bilan carbone d'un tel voyage. Le Blick_fr et le Nouvelliste se sont attardés sur l'affaire, qui a provoqué des joutes verbales «pas piquées des hannetons».

La Rédaction de blue News

30.9.2021

Un vol en avion de l'élue Verte Magali Di Marco, à 7500 kilomètres de chez elle, a mis le feu aux poudres. (image d'illustration)
Un vol en avion de l'élue Verte Magali Di Marco, à 7500 kilomètres de chez elle, a mis le feu aux poudres. (image d'illustration)
Getty Images / Keystone

Les Verts peuvent-ils encore prendre l'avion? C'est la question que deux médias se sont posée, successivement le Blick_fr et le Nouvelliste, après une polémique ayant éclaté sur les réseaux sociaux. 

En cause, un voyage effectué cet été aux Comores par la Valaisanne et députée Verte Magali Di Marco, à 7500 kilomètres de chez elle. Il n'a pas fallu longtemps au conseiller national Philippe Nantermod pour tacler l'écologiste par Twitter interposé. «J'en sais rien, mais tout PLR que je suis, je n'ai jamais été aussi loin de ma vie. Peut-être qu'on peut éviter d'avoir le bilan carbone d'une usine à gaz quand on est élu chez les Verts», a-t-il commenté.

L'affaire aurait pu s'arrêter là. Mais le Blick_fr a interpellé Magali Di Marco afin qu'elle réponde à question citée plus haut, «sachant que le transport aérien est responsable de 27% de l'impact climatique de la Suisse». 

L'élue a ainsi eu l'opportunité de se défendre, mettant en exergue le fait que l'engagement écologiste peut se manifester de différentes manières: «Moi, je ne suis pas une militante extrémiste et je ne veux pas vivre dans une grotte. Je suis née en Suisse dans une société qui a un impact trop élevé sur le climat et je veux agir pour le réduire sans pour autant être une marginale», explique-t-elle notamment sur le média en ligne. 

Un édito «virulent»

Le feuilleton n'est pas terminé, comme le rapporte le Nouvelliste en ce jeudi matin: en sus de l'article qualifié de «correct» par la principale intéressée, le rédacteur en chef du Blick_fr, «Michel Jeanneret s’est fendu cette semaine d’un commentaire très virulent», indique le média valaisan.

Revenant sur la polémique, Michel Jeanneret écrit en effet: «On connaissait les concombres. On avait repéré depuis longtemps les pastèques. Mais sur les étals de l’écologie, on n’avait pas anticipé la venue des poivrons. Car oui, après avoir porté une volonté sincère et légitime de protection de la nature, après avoir essaimé des thèses cryptocommunistes, les Vert-e-s nous présentent désormais leur toute nouvelle obédience, caractéristique du piment doux: vert à l’extérieur, vide à l’intérieur».

L'élue n'a que très moyennement apprécié ce texte et l'a fait savoir en réagissant, à nouveau sur Twitter, auprès du rédacteur en chef de Blick en Suisse romande: «Bien joué. Vous envoyez un journaliste correct pour récolter avec toute la déontologie qui s’impose mes confidences pour m’enc… par derrière et sans vaseline. C’est classe».

Réponse du berger à la bergère, le journaliste en rajoute: «Il y a un débat légitime et intéressant, vous vous justifiez en disant des énormités, je joue mon rôle de commentateur. Ça vous fait mal car vous n’avez pas l’habitude. Je parle des critiques, bien sûr».

Et l'élue de rétorquer: «Vous m’avez presque convaincue que le greenwashing et le mensonge étaient des valeurs plus appropriées dans ce milieu.»

Quel mot d'ordre chez les Verts concernant l'avion?

Au-delà de ces échanges verbaux pour le moins fleuris, le Nouvelliste revient sur le débat en question, interrogeant Carole Morisod, co-présidente des Verts valaisans. Cette dernière précise que son parti n’impose pas une conduite à ses membres: «Chaque personne doit réfléchir à ses actions et à ses valeurs. Ça reste un choix personnel.» Mais elle nuance tout de même: «Une fois élu, on ne peut plus dire qu’on pense ou qu’on agit à titre privé. Quoi qu’on fasse ou dise, qu’on le veuille ou non, on représente un parti.»

Autre intervenante écologiste citée par le quotidien valaisan, la cheffe du groupe des Verts au Grand Conseil, Céline Dessimoz: «Les Verts ont le droit de prendre l’avion. Nous n’avons jamais voulu interdire ce moyen de transport. Nous sommes pour une utilisation raisonnée de l’avion; ainsi nous sommes contre les vols intra-européens, parce qu’il est possible de faire autrement», indique-t-elle notamment.