Pologne Une activiste jugée pour assistance à l'avortement

ATS

8.4.2022 - 15:36

Un procès pour assistance à l'avortement contre une activiste d'une organisation pro-choix s'est ouvert vendredi à Varsovie. C'est le premier procès de ce genre en Pologne et en Europe.

Des manifestations contre la nouvelle loi sur l'avortement, qui interdit les interruptions de grossesse en cas de malformation du fœtus, ont éclaté en Pologne en novembre dernier sous le slogan "Pas une de plus", après la mort d'une femme enceinte de 30 ans de Pszczyna, victime d'un choc septique.
Des manifestations contre la nouvelle loi sur l'avortement, qui interdit les interruptions de grossesse en cas de malformation du fœtus, ont éclaté en Pologne en novembre dernier sous le slogan "Pas une de plus", après la mort d'une femme enceinte de 30 ans de Pszczyna, victime d'un choc septique.
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Justyna Wydrzynska est accusée d'avoir, en 2020, fourni des pilules abortives à une femme enceinte qui indiquait être victime de violence domestique.

L'activiste risque jusqu'à trois ans de prison pour avoir «fourni une assistance à l'avortement» et «avoir mis sur le marché des médicaments sans autorisation», selon la législation polonaise, une des plus strictes en Europe.

En 2020, une femme à la 12e semaine de grossesse, qui voulait interrompre sa grossesse, a demandé de l'aide à Justyna Wydrzynska, membre du collectif Aborcyjny Dream Team.

Le mari a appelé la police

Auparavant, la femme voulait se rendre dans une clinique d'avortement en Allemagne, mais son mari l'a empêchée de partir. Alors que la femme attendait chez elle un colis avec les pilules, son mari a appelé la police, qui a confisqué le médicament et ouvert une enquête.

Il s'agit du premier cas en Europe où un militant est poursuivi pour avoir aidé à un avortement en fournissant des pilules abortives, selon l'Amnesty International qui a demandé le retrait du chef d'accusation.

Gouvernement populiste-nationaliste

La Pologne, pays traditionnellement catholique, disposait déjà de l'une des lois les plus restrictives d'Europe en matière d'avortement lorsque la Cour constitutionnelle s'est rangée l'an dernier du côté du gouvernement populiste-nationaliste en déclarant les interruptions de grossesse pour malformation foetale «inconstitutionnelles».

«J'espère que ce procès marquera un tournant dans le système légal polonais et que dans quelques années, les pilules abortives seront vendues dans les stations services à côté des préservatifs» a déclaré à l'AFP Mme Wydrzynska à l'issue de la première audience.

Empathie

Elle avait dit aux médias polonais avoir été motivée par l'empathie pour sa correspondante, qu'elle ne connaissait pas, ayant vécu une situation similaire il y a plusieurs années.

Plusieurs dizaines de manifestants pro-choix se sont rassemblés devant le bâtiment du tribunal pour acclamer Mme Wydrzynska à sa sortie, tandis que les adversaires de l'avortement y ont fait stationner un fourgon couvert de grandes affiches avec le slogan «la pilule tue» et d'une image d'un embryon avorté.

Le procès a été ajourné jusqu'au 14 juillet.

ATS