«Atteinte à l'intégrité d'une dépouille» Pas de poursuites pour une Américaine ayant fait une fausse couche

ATS

12.1.2024 - 06:19

Une Américaine qui avait fait une fausse couche ne fera finalement pas l'objet de poursuites pour «atteinte à l'intégrité d'une dépouille», ont rapporté jeudi des médias locaux. L'affaire a fait grand bruit aux Etats-Unis, où le droit à l'avortement n'est plus garanti constitutionnellement.

Brittany Watts, au centre, est escortée lors d'un rassemblement en sa faveur, jeudi 11 janvier 2024, à Warren Ohio. À gauche, son avocate, Traci Timko. Un grand jury a décidé que Brittany Watts, qui risquait des poursuites pénales pour sa gestion d'une fausse couche à domicile, ne sera pas inculpée. Mme Watts a pris brièvement la parole lors du rassemblement. (AP Photo/Sue Ogrocki)
Brittany Watts, au centre, est escortée lors d'un rassemblement en sa faveur, jeudi 11 janvier 2024, à Warren Ohio. À gauche, son avocate, Traci Timko. Un grand jury a décidé que Brittany Watts, qui risquait des poursuites pénales pour sa gestion d'une fausse couche à domicile, ne sera pas inculpée. Mme Watts a pris brièvement la parole lors du rassemblement. (AP Photo/Sue Ogrocki)
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Cette femme, une Noire de 34 ans résidant près de Cleveland dans l'Ohio, avait été initialement inculpée par un juge de l'Etat, après que des policiers ont découvert un foetus dans les canalisations de son domicile. Accusée de ne pas avoir traité la dépouille avec dignité, la jeune femme risquait jusqu'à un an de prison.

Selon son avocate, citée par la chaîne locale Fox 8, sa cliente enceinte s'était rendue à l'hôpital en septembre pour des hémorragies. Un docteur avait alors déclaré que son foetus de 22 semaines n'était pas viable.

La fausse couche avait eu lieu quelques jours après à son domicile, et elle était allée ensuite dans un hôpital catholique pour de nouvelles hémorragies. Une infirmière avait alors appelé la police déclarant: «J'ai une mère qui a accouché chez elle et est venue sans le nouveau-né».

Droit à l'avortement approuvé

Un grand jury, panel de citoyens aux Etats-Unis investis de pouvoirs d'enquête, a décidé de ne finalement pas poursuivre la jeune femme, a rapporté Fox 8 jeudi.

Depuis que la cour suprême des Etats-Unis d'Amérique a cassé à l'été 2022 l'arrêt qui garantissait le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse, la question du droit à l'avortement est revenue aux Etats. L'Ohio avait adopté dans la foulée une loi bannissant la plupart des avortements, même en cas de viol ou d'inceste, dès qu'un battement de coeur peut être détecté, soit vers six semaines.

Mais en novembre, quelques semaines après l'inculpation de la jeune femme, les électeurs avaient approuvé lors d'un référendum l'inscription du droit à l'avortement dans la constitution de l'Ohio. Les poursuites engagées contre elle avaient provoqué un tollé aux Etats-Unis, où les militants pour le droit à l'avortement voyaient dans son cas une criminalisation des fausses couches.