«Quel lâche» Une audition parlementaire sur le fils de Biden vire à la foire d'empoigne

AFP

11.1.2024

Deux commissions parlementaires dominées par les républicains ont recommandé mercredi que le fils du président américain Joe Biden soit reconnu coupable d'obstruction aux prérogatives d'enquête du Congrès, après que l'une des auditions a viré à la foire d'empoigne lorsqu'Hunter Biden y a fait une apparition surprise.

Hunter Biden est étrillé par les conservateurs américains.
Hunter Biden est étrillé par les conservateurs américains.
ats

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La commission de supervision de la Chambre discutait dans la matinée d'une résolution en ce sens quand Biden fils, cible privilégiée de l'opposition républicaine, a fait irruption au Capitole, flanqué de son avocat.

Hunter Biden est étrillé par les conservateurs pour son refus de participer à une audition à huis clos au Congrès sur ses intérêts financiers à l'étranger. Lui réclame une audition publique.

Sous le coup de deux inculpations dont l'une pour fraude fiscale, il est accusé par les républicains d'avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père.

«Peur» ?

«Qui a soudoyé Hunter Biden pour qu'il soit ici aujourd'hui?», a lancé Nancy Mace, élue républicaine de Caroline du Sud.

«Vous êtes l'incarnation du privilège blanc, à venir ici devant la commission, à nous cracher au visage, ignorant une assignation parlementaire à comparaître pour être entendu. De quoi avez-vous peur? Vous n'avez pas de couilles», est-elle allée jusqu'à dire au fils du président. «Nous pouvons l'entendre maintenant. Votons et écoutons Hunter Biden. De quoi avez-vous peur?», a rétorqué un élu démocrate.

Peu après, au moment où l'élue trumpiste Marjorie Taylor Greene s'apprêtait à parler, Hunter Biden a quitté la salle. «Quel lâche», a-t-elle commenté.

A l'extérieur, Abbe Lowell, l'avocat du fils du président, a accusé les républicains de vouloir atteindre son père, candidat à sa réélection, à travers lui. Le scrutin de novembre devrait opposer M. Biden au grand favori de la droite, Donald Trump.

Les républicains s'en prennent à «quelqu'un qui a proposé de répondre publiquement à toutes leurs questions. La question ici est: de quoi ont-ils peur?», a dit M. Lowell.

La Maison Blanche s'est de son côté bornée à dire qu'Hunter Biden prenait «ses propres décisions, comme il l'a fait aujourd'hui sur la manière de répondre au Congrès».

En fin de journée, la commission de la supervision et celle des affaires judiciaires ont chacune adopté une résolution recommandant que la Chambre reconnaisse Hunter Biden coupable d'obstruction aux prérogatives d'enquête du Congrès. Si la Chambre approuvait le texte, ce serait au ministère de la Justice de décider s'il inculpe ou non le fils du président.

Hostilités

Toujours mercredi, une autre commission tenait une audition sur une éventuelle mise en accusation du ministre de la Sécurité intérieure de M. Biden, Alejandro Mayorkas, accusé par la droite d'être responsable de la «crise migratoire» à la frontière sud. M. Mayorkas n'était pas présent.

«Les éléments dont nous disposons le disent clairement: le ministre Mayorkas est l'architecte de la dévastation à laquelle nous assistons depuis presque trois ans», a dénoncé l'élu républicain Mark Green.

Près de 10.000 migrants sont arrivés chaque jour à la frontière américaine depuis le Mexique en décembre, un record et «un désastre humanitaire» selon les conservateurs. L'exécutif souligne, lui, que sa demande d'une rallonge de 14 milliards de dollars pour sécuriser la frontière est bloquée au Congrès depuis des mois.

Pour qu'Alejandro Mayorkas soit démis de ses fonctions, une majorité de parlementaires de la Chambre des représentants doit d'abord voter sa mise en accusation devant le Sénat, qui doit à son tour trouver une majorité des deux tiers pour achever le processus.

Un scénario pratiquement impossible étant donné que les républicains ne détiennent qu'une très fine majorité à la Chambre des représentants et que le Sénat est à majorité démocrate. Avec ces auditions, les républicains intensifient les hostilités contre le président démocrate en cette année électorale.

Les conservateurs à la Chambre ont aussi lancé une enquête en destitution contre Joe Biden qu'ils accusent d'avoir usé de son influence lorsqu'il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils Hunter de faire des affaires en Chine et en Ukraine. Le président et son fils nient ces accusations en bloc.