Il faudra montrer patte blancheInterdire l'importation de foie gras en Suisse? Pas question, mais...
nipa, ats
26.4.2023 - 13:00
L'importation de foie gras en Suisse ne devrait pas être interdite. Mais un régime de déclaration obligatoire sur la méthode de production doit être mis en place, estime la commission compétente du Conseil des Etats.
Le gouvernement ne veut pas d'une interdiction pure et simple d'importation. La production de foie gras elle-même est interdite en Suisse depuis 40 ans.
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Keystone-SDA, nipa, ats
26.04.2023, 13:00
ATS
Le Conseil fédéral a récemment dévoilé son intention de mettre sur pied des déclarations obligatoires pour les méthodes de production d'aliments interdites en Suisse. Cela concerne les cuisses de grenouilles et les produits issus du gavage des oies et des canards.
Le gouvernement ne veut pas d'une interdiction pure et simple d'importation. La production de foie gras elle-même est interdite en Suisse depuis 40 ans.
La commission de la science du Conseil des Etats emboîte désormais le pas du Conseil fédéral. Elle a décidé de soutenir une motion UDC du National, mais en modifiant le texte original pour introduire un régime de déclaration obligatoire plutôt qu'une interdiction pure et simple d'importation. Elle a pris sa décision par 9 voix contre 3, indiquent mercredi les services du Parlement.
Interdire l’importation du foie gras provenant d’animaux ayant subi de mauvais traitements reviendrait à interdire la consommation de ce produit, puisqu'aucune alternative équivalente n'existe, relève la commission. Elle est d'avis qu’une interdiction serait incompatible avec les engagements de la Suisse relevant du droit commercial international.
Le peuple pourrait aussi être appelé à se prononcer sur le sujet. Deux initiatives populaires ont été lancées en juin 2022, l'une pour interdire l'importation de foie gras, l'autre pour bannir celle de fourrures animales. La récolte de signatures est en cours.
Serpents et singes aussi
Dans la foulée, la commission a rejeté une motion visant à introduire une obligation de déclarer les peaux de reptiles. Selon elle, une obligation de déclaration n’est pas nécessaire, car la majeure partie des produits en peaux de reptiles répondent déjà à des normes reconnues à l'échelle internationale, et que ces produits sont rarement destinés à être vendus sur le marché suisse.
Enfin, la commission ne veut pas d'une obligation de déclarer la provenance des produits à base de noix de coco lorsque des singes ont participé à la production. Une telle obligation serait difficile à mettre en œuvre de manière crédible.