«Ça me donne envie de gerber» Une élue valaisanne fait un doigt d'honneur au drapeau suisse et assume

blue News

2.8.2023

Une militante de la Jeunesse socialiste suisse a déclenché une polémique en faisant un doigt d'honneur au drapeau suisse lors de la fête nationale. Ce geste a provoqué des réactions vives, en particulier de la part de la droite de l'échiquier politique ainsi que de nombreux internautes indignés. Face aux critiques, Mathilde Mottet assume sa provocation.

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Mathilde Mottet a choisi le jour de la fête nationale pour publier un selfie sur Instagram où elle fait un doigt d'honneur en direction du drapeau national, flottant au sommet d'un mât en montagne.

En légende de cette photo, la jeune femme a exprimé son mécontentement envers les symboles nationaux et a critiqué la manière dont elle perçoit la Suisse : «Tous ces drapeaux suisses sur mon fil, ça me donne envie de gerber. Toute nation est construite sur la hiérarchisation des personnes selon la couleur de leur passeport, de leur peau, selon leur langue maternelle ou ce qu'elles mangent.»

«Un pays dont la police a tué Mike»

L'élue valaisanne a également soulevé des questions sur l'exclusion des réfugiés, des immigrants et des personnes ayant des besoins spéciaux, affirmant que la Suisse favorise souvent les individus qui correspondent à la «norme dominante».

Celle qui se décrit comme «féministe, antiraciste et anticapitaliste» a accusé le drapeau suisse de symboliser un pays qui ne garantit pas des conditions de vie dignes pour les requérants d'asile, qui gère des questions de violence policière de manière controversée, et qui privilégie les dépenses militaires aux dépens des secteurs tels que la santé et le logement : «Le drapeau suisse est le symbole d'un pays qui ne garantit pas des conditions de vie dignes dans les centres d'accueil pour requérant.es d'asile, un pays dont la police a tué Mike, Nzoy, Lamine, Hervé et est ensuite acquittée, un pays qui renvoie des centaines de personnes par année parce qu'elles étaient à l'aide sociale.»

«J'ai énervé les fachos»

La publication de Mathilde Mottet a suscité des réactions très vives, notamment de la droite. La Bas-valaisanne n'a pas hésité à riposter face aux critiques qui lui ont été émises.

«J'ai énervé les fachos», a-t-elle répondu en faisant référence au commentaire du conseiller national UDC, Jean-Luc Addor. Celui-ci avait réagi à la publication de Mathilde Mottet sur Facebook : «Il y a ceux qui apprécient la Suisse (...) et ceux qui ne la portent pas dans leur cœur. Vous aurez le choix cet automne.»

En tout, une «centaine de messages d’insultes et de menaces de violences» lui ont été adressée par des internautes sur les réseaux sociaux, qu'elle a choisi d'exposer en les publiant en «story» sur Instagram. La militante socialiste a indiqué son intention de donner une suite légale à ces menaces.

«J'assume mon doigt d'honneur»

Mathilde Mottet ne semble pas intimidée par la controverse. Interrogée par le journal «Blick» mercredi, soit un jour après son geste controversé, elle revendique son geste : «J’assume mon doigt d’honneur au drapeau suisse.» La Valaisanne explique que la provocation est une stratégie utilisée par la Jeunesse socialiste suisse pour aborder des questions importantes, telles que la politique migratoire du pays. Elle admet avoir touché une corde sensible, ce qui expliquerait les fortes réactions suscitées. Malgré tout, elle ne s'attendait pas à une telle médiatisation: «Je ne pensais pas que les choses prendraient une telle ampleur.»