Terreur paternelleUne gymnasienne avait tué son père en 2020 : légitime défense
gf, ats
24.8.2023 - 18:22
Une jeune femme a été acquittée jeudi à Zurich du meurtre de son père en 2020. Agée alors de 18 ans, elle a agi par légitime défense et pour sauver la vie de sa mère, selon les juges. L'homme avait tiré un coup de feu sur son épouse et s'apprêtait à l'étrangler.
Keystone-SDA, gf, ats
24.08.2023, 18:22
24.08.2023, 20:23
ATS
Le Tribunal de district de Zurich a suivi les arguments de la défense en relaxant la jeune femme aujourd'hui âgée de 21 ans. Le Ministère public avait requis, en vain, une peine de cinq ans de prison pour meurtre. Le jugement n'est pas définitif.
Selon le jugement, l'accusée reçoit un dédommagement d'environ 16'000 francs. La théorie d'une mise en scène de l'assassinat du père par la mère et la fille, soulevée par un des frères du père, a été examinée, mais rien ne la confirme, a déclaré la juge qui présidait l'audience.
Le tribunal a estimé qu'il s'agissait d'un meurtre commis en situation de légitime défense. L'accusée a «accepté la mort du père dans le cadre de ses actes de défense», selon la juge.
La gymnasienne tire 4 fois sur son père
Les faits sont survenus le 24 septembre 2020 à Zurich, dans l'appartement familial. L'accusée entend alors ses parents se disputer dans leur chambre. Connaissant la violence de son père, elle prend peur pour sa mère, a-t-elle expliqué aux juges. Lorsqu'elle se rend dans la pièce où se trouvent ses parents, elle voit son père tirer un coup de feu dans le bras de sa mère et s'apprêter à l'étrangler.
La gymnasienne repousse son père âgé de 47 ans et le fait tomber sur le lit. Grand et musclé, l'homme d'origine albanaise se relève et menace de tuer toute la famille.
C'est alors que sa fille ramasse le pistolet avec lequel son père avait blessé sa mère et tire quatre coups de feu sur lui, dans son torse et dans sa tête. La prévenue bande ensuite le bras blessé de sa mère avec un t-shirt, puis alerte les services d'urgence. Le père de famille meurt sur les lieux du drame.
D'emblée, la jeune femme a reconnu avoir tiré sur son père. Durant le procès, elle a expliqué ne pas avoir vu d'autres possibilités pour l'arrêter. «Si je n'avais pas tiré, ma mère ne serait plus là aujourd'hui», a-t-elle déclaré aux juges.
Terreur paternelle
Le procureur a reconnu que la jeune femme a agi par peur de mourir et pour protéger sa mère. D'après lui cependant, le père ne représentait plus un danger immédiat, une fois étendu sur le lit, sans arme à la main. L'accusée savait que ses coups de feu pouvaient tuer son père et elle a voulu le tuer, selon l'accusation qui n'y voyait donc pas un acte de légitime défense.
La défense, elle, a plaidé la légitime défense avec succès. Les coups de feu de la jeune femme ont mis fin à un véritable enfer, selon l'avocat de la prévenue. D'après le procureur également, le père de famille devenait violent à la moindre contradiction de son épouse, de son fils ou de sa fille et les menaçait régulièrement de les tuer, mu par «une conception très archaïque de la famille».