Une journaliste condamnéeElle n'aurait pas dû se moquer de la petite taille de Meloni
AFP
19.7.2024
Une journaliste italienne qui avait moqué sur internet la petite taille de la Première ministre Giorgia Meloni a été condamnée à lui verser 5.000 euros de dommages et intérêts, a-t-elle déclaré vendredi à l'AFP.
AFP
19.07.2024, 12:53
19.07.2024, 14:05
Marc Schaller
Giulia Cortese, qui est pigiste, avait qualifié la dirigeante d'extrême droite de «petite femme» dans un message sur les réseaux sociaux en octobre 2021, ajoutant: «Tu ne me fais pas peur. En plus, tu fais 1,20 mètre». Selon le quotidien romain Il Messaggero, Mme Meloni mesure en fait 1,63 m.
Contactée par l'AFP vendredi, Mme Cortese a confirmé que le tribunal de Milan l'avait condamnée à payer 5.000 euros à Mme Meloni pour diffamation. «Le gouvernement italien a un sérieux problème avec la liberté d'expression et la dissidence journalistique», a commenté Giulia Cortese sur X. «Ce pays semble se rapprocher de la Hongrie de (Viktor) Orban: ce sont des temps difficiles pour les journalistes indépendants et les leaders d'opinion».
Pas le premier cas
Mme Meloni, qui a pris ses fonctions en octobre 2022, a poursuivi d'autres journalistes en justice.
Dans l'affaire la plus médiatisée, elle a poursuivi avec succès le journaliste et écrivain Roberto Saviano en justice pour diffamation. En décembre 2020, l'auteur du livre à succès «Gomorra» sur la mafia de Naples l'avait traitée de «bâtarde» à la télévision nationale pour sa ligne dure sur les migrants.
En octobre, un tribunal lui a infligé une amende avec sursis de 1.000 euros dans cette affaire, alors que Mme Meloni avait demandé 75.000 euros de dommages et intérêts.
En 2021, Mme Meloni a également poursuivi deux journalistes du quotidien Domani pour un article affirmant qu'elle aurait tenté d'utiliser son influence pour obtenir, pour le compte d'un membre de son parti, la fourniture de masques anti-Covid au système de santé italien.